OM - Metz : les notes du match

Dans la douleur, Marseille a fait tomber le FC Metz 1-0 et en profite pour remonter à la 12e place au classement. Mais que ce fut dur dans cette fin de match irrespirable.

L’OM est toujours à la peine en ce début de saison et avait besoin de points ce soir lors de la réception du FC Metz. Après son nul il y a deux semaines contre Angers, Marseille occupait une inquiétante 16e place au coup d’envoi. Franck Passi voulait bien prendre un peu de marge sur la zone rouge. Pour cela, l’entraîneur olympien comptait sur le retour de Lassana Diarra au milieu de terrain. Le Français récupérait au passage le brassard de capitaine, ce qui n’est pas vraiment du goût des supporters. Pour le reste, c’était du classique avec le duo Njie-Gomis en attaque.

De leur côté, les Messins espéraient profiter de la mauvaise passe marseillaise pour ramener quelque chose du Vélodrome. Il s’agissait aussi de faire oublier le cinglant 7-0 subi à Saint-Symphorien il y a quinze jours. Les choses démarraient plutôt bien pour les Grenats avec deux incursions intéressantes dans la surface marseillaise (2e, 3e) mais rapidement les locaux prenaient le dessus avec cette tête de Gomis (4e) et ce tir croisé de Sarr qui fuyaient le cadre (7e). L’ouverture du score ne tardait pas puisque sur un corner botté par Thauvin, Gomis s’y reprenait à deux fois pour venir à bout de Didilon (1-0, 14e).

Marseille s’est fait peur jusqu’au bout

Marseille se procurait pas mal d’occasions, profitant à fond des faiblesses adverses et surtout d’une défense bien trop passive sur certaines séquences mais le rythme n’était pas vraiment élevé non plus. Le break s’approchait à plusieurs reprises avec Thauvin (17e), Njie (20e, 34e) mais à chaque fois Metz parvenait à garder sa cage inviolée. Surtout, les Lorrains se procuraient une énorme opportunité. Sur un pas, Mollet adressait une transversale parfaite de 40 mètres à destination d’Erding qui perdait son duel face à Pelé (30e). Plus agressif jusque-là mais pas forcément meilleur dans le jeu, l’OM menait seulement d’un but à la pause.

La seconde mi-temps repartait sur les mêmes bases avec des offensives marseillaises qui n’aboutissaient pas. On sentait des Messins tout de même moins timorés et qui n’hésitaient plus à se projeter vers l’avant. Heureusement pour l’OM, la maladresse d’Erding (57e) empêchait les Grenats de revenir au score. La fin de match devenait tendue et crispante pour les locaux. Didillon prolongeait le suspense en repoussant une double tentative de Gomis et Thauvin (71e). Dans les derniers instants, Metz frôlait l’égalisation avec ce dégagement manqué de Sakai qui léchait son propre poteau (88e) et cette tête de Diallo qui passait de peu à côté (90e+2). Grâce à ce troisième succès en 5 rencontres au Vélodrome, Marseille remonte à la 12e place et fête dignement son 2369e match de Ligue 1, un record, et le passage de témoin entre Louis-Dreyfus et McCourt qui sera officialisé demain.

L’homme du match : Diarra (6,5) : de retour après presque deux mois d’absence, l’habituel capitaine olympien a fait beaucoup de bien dans l’entrejeu marseillais. Il est le leader technique, le patron. C’est lui qui dicte le jeu, bien qu’il n’ait pas forcé. C’est lui qui a touché le plus de ballons dans le match (96) et a connu 92 % de réussite dans ses transmissions. Tout en sobriété, il a fait du bien sur les autres joueurs. S’il n’a pas encore 90 minutes dans les jambes, son retour dans le onze titulaire marseillais ne peut qu’être bénéfique à l’OM. 

OM :

 Pelé (5,5) : il n’a rien eu à faire en première mi-temps hormis cette très bonne sortie dans les pieds d’Erding (29e) qui empêche Metz d’égaliser. En dépit d’une sortie hasardeuse sur un corner de Lejeune (58e), il n’a presque pas été mis à contribution par la suite.

 Bedimo (5) : pris de vitesse d’entrée de match par un débordement de Nguette, il s’est ensuite bien repris et a montré de jolies choses offensivement avec bon premier centre pour la tête de Gomis (4e). S’il a débordé à plusieurs reprises, ses centres n’ont que trop rarement trouvé un Marseillais.

 Doria (5) : de plus en plus costaud au sein de la charnière marseillaise, Doria commence à prendre confiance, en témoigne sa très très bonne intervention dans les pieds d’Erding (18e). Il se fait tout de même prendre de vitesse par l’attaquant turc qui s’est retrouvé à un rien d’égaliser (30e). Par la suite, il est resté solide et concentré jusqu’au coup de sifflet final.

 Fanni (5,5) : calme, appliqué, le grand Rod a fait le boulot, sans fioriture. Il a été solide défensivement, et a plutôt bien contenu les assauts de Mevlut Erding. Il a aussi fait preuve d’autorité aux bons moments et quelques remontées de balle bien senties. Assurément le patron au sein de la charnière marseillaise.

 Sakai (4,5) : plus timide offensivement qu’à son habitude, le Japonais n’a pas trop pesé dans les attaques phocéennes. Si défensivement il a parfois été mis en difficulté face à la vélocité des ailiers messins, il n’a toutefois pas commis d’erreurs majeures. Il a apporté davantage en deuxième mi-temps, sans pour autant se montrer décisif. Il est tout proche de marquer contre son camp à la fin du temps réglementaire (88e).

 Diarra (6,5) : voir ci-dessus.

 Vainqueur (5,5) : il s’est appliqué à jouer le plus juste possible, quitte à ne pas prendre trop de risques. Si sa complémentarité avec Diarra est encore perfectible, elle laisse présager de jolies perspectives. Il a parfois tenté d’apporter le surnombre, comme sur ce débordement non concluant en début de seconde période (53e). Blessé à une cuisse, il a dû céder sa place au tout jeune Maxime Lopez (69e), qui a montré d’intéressantes dispositions ballon au pied.

 Sarr (4,5) : le Guinéen s’est beaucoup démené sur son côté droit. Très actif en début de match, son premier déboulé a failli être décisif (6e). Brouillon, il a tenté à plusieurs reprises de combiner avec ses partenaires en attaque. Sans trop de réussite. Il sera remplacé par Leya Iseka (63e). Ce dernier n’a pas apporté grand-chose malgré un talent évident.

 Thauvin (6) : d’abord discret sur son côté gauche, il est ensuite monté peu à peu en régime. Précis sur coups de pied arrêtés, c’est lui qui tire le corner sur l’ouverture du score de Gomis (14e) ; Son action en solo à la 17e aurait mérité meilleur sort. Ses centres n’ont toutefois pas toujours trouvé preneur. Mais il demeure l’un des Marseillais les plus à même d’apporter le danger.

 Njie (4,5) : très peu en vue en début de match, il se crée sa première occasion sur un exploit personnel qui voit sa frappe détournée par le portier messin (18e) avant de voir sa frappe passer à droite du but de Didillon (33e). Des frappes, il en a beaucoup tenté. Du moins en première période avant de complètement disparaître lors du second acte et de céder sa place à Hubocan (91e).

 Gomis (5,5) : toujours en mouvement sur le front de l’attaque marseillaise, il s’est d’abord signalé par une tête non cadrée dès la 4e. Avant d’ouvrir le score sur un corner bien tiré par Thauvin (14e). Pas avare en effort, il a failli concéder un pénalty sur Nguette (54e). Plus discret en seconde période, il parvient toutefois à inquiéter Didillon sur un tir puissant (71e). Rien de plus par la suite.

Metz :

 Didillon (6) : certes, il hésite à sortir mais il est surtout laissé à l’abandon par sa défense sur l’ouverture du score, il avait pourtant retardé l’échéance en repoussant la première tête de Gomis (14e). Solide sur ces tentatives de Njie (36e) et Sarr (56e), il intervient ensuite parfaitement face à Gomis et Thauvin (71e). Le gardien des Espoirs aura donné satisfaction.

 Balliu (3) : match compliqué de la part du défenseur espagnol. Sur son côté droit, il a beaucoup souffert face à la vitesse et les crochets de Sarr (7e) ou encore des raids de Njie (18e). Souvent dépassé par les échanges marseillais, il a passé son temps à chercher le ballon du regard. Offensivement, il n’a pas vraiment eu l’occasion de se projeter. On l’a senti légèrement plus à son avantage en seconde période.

 Milan (4,5) : l’Argentin et capitaine messin a réalisé une prestation en demi-teinte. Souvent acculé dans sa surface, il a tenté de couper les transmissions qui venaient dans l’axe mais ses interventions n’ont pas respiré la sérénité et il a eu du mal à suivre les enchaînements adverses. Même s’il a fait barrage aux tirs de Thauvin (10e) et Njie (13e), il a semblé dépassé sur certaines occasions. Il est apparu plus à son aise en seconde période où il a remporté davantage de duels et s’est offert quelques montées rageuses.

 Bisevac (3,5) : comme son coéquipier dans l’axe de la défense, il n’a pas réussi à endiguer les vagues d’assauts marseillais. Pas vraiment aidé par son milieu de terrain non plus qui ne faisait pas office de rempart, il a subi le physique et les prises de balles de Gomis. Il défend bien sur lui avec ce tacle (12e) mais a perdu derrière un duel important sur l’attaquant lors du corner victorieux des Marseillais (14e).

 Assou-Ekotto (6) : il a un peu moins souffert que son compère à droite même si les accélérations de Thauvin lui ont causé un peu de souci. Il faut dire que le jeu passait plutôt par l’autre côté ou par l’axe du terrain. Le Camerounais a aussi pu apporter quelques longs ballons intéressants pour ses attaquants (41e) et s’est même risqué à quelques montées tranchantes en deuxième période (57e, 90e+1).

 Philipps (3,5) : en l’absence de Doucouré, le Luxembourgeois célébrait sa première titularisation de la saison. Elle ne lui laissera sans doute pas un grand souvenir tant il n’aura pas apporté ses qualités. À plusieurs reprises, il n’a pas effectué les bons choix alors que des opportunités de passe s’offraient lui (22e, 35e). Il n’a pas non plus très bien défendu puisque les Marseillais se sont souvent engouffrés dans son dos. Averti (68e).

 Mandjeck (5,5) : reconnu pour son esprit combatif, il a paradoxalement manqué d’agressivité, à l’image de son équipe, et n’a pas assez souvent remporté ses duels au milieu (12/24) pour pouvoir lancer des offensives et libérer des espaces. Averti pour une faute d’antijeu sur Diarra (42e), il a néanmoins joué simple et a contribué aux quelques actions de son équipe en profitant de relais.

 Mollet (5,5) : ses coups de pied arrêtés ont été mal tirés, chose handicapante pour une équipe comme Metz qui évolue au Vélodrome mais il s’est rattrapé dans d’autres domaines comme dans son orientation du jeu. Il adresse notamment un superbe ballon de 40 mètres dans le dos de la défense pour Erding (30e). Globalement, il a offert quelques solutions devant sans être toujours servi. Auteur d’un bon pressing, il a été remplacé par Lejeune (49e) qui aura été un peu décevant. Il a eu du mal à rentrer dans son match.

 Hein (3,5) : le jeune messin issu du centre de formation n’aura pas montré grand-chose ce soir. Souvent isolé dans son couloir gauche, il n’a pas eu assez de mobilité pour pouvoir donner des solutions devant. Il n’a pas assez souvent hérité du cuir pour véritablement montrer sa qualité de balle. En revanche, il a apporté son soutien à Assou-Ekotto en défense. Remplacé par Sarr (63e) qui ne s’est pas beaucoup montré sauf sur ce débordement incisif qui faillit faire mouche (88e).

 Erding (4,5) : dès le début de rencontre, on l’a senti en parfaite condition physique avec deux occasions avec une frappe (2e) et une talonnade manquées (3e) en début de rencontre. Cela a donné le ton à son match où il a toujours joué les coups à fond et s’est encore procuré quelques opportunités avec ce duel perdu face à Pelé (30e) ou cette tête non cadrée (57e). En revanche, il a aussi frustré ses coéquipiers en ne jouant pas bien certains coups (27e, 41e).

 Nguette (6,5) : de retour de blessure, le joueur formé à Valenciennes a répondu présent et aura été le danger principal pour les Olympiens. Il a fait vivre un début de match très compliqué à Bedimo avec un premier ballon chipé (2e) puis une accélération (3e) mais même plus tard dans la rencontre où sa vitesse et ses déplacements ont fait mal. Certes, il manque une grosse opportunité, gêné par le retour de Doria (21e) mais dans l’ensemble il a donné satisfaction. Remplacé par Diallo (78e) qui a eu une petite occasion de la tête (90e+2).

CLASSEMENT LIGUE 1

#	Équipe	Pts	J	V	N	D
1	Nice	23	9	7	2	0
2	PSG	19	9	6	1	2
3	Monaco	19	9	6	1	2
4	Toulouse	17	9	5	2	2
5	Guingamp	14	9	4	2	3
6	Bordeaux	14	9	4	2	3
7	Stade Rennais	14	9	4	2	3
8	Olympique Lyonnais	13	9	4	1	4
9	Saint-Étienne	13	9	3	4	2
10	Angers	13	9	4	1	4
11	Metz	13	9	4	1	4
12	Olympique de Marseille	12	9	3	3	3
13	Nantes	11	9	3	2	4
14	Bastia	10	9	3	1	5
15	Montpellier	10	9	2	4	3
16	Caen	10	9	3	1	5
17	Dijon	9	9	2	3	4
18	Lille	7	9	2	1	6
19	Lorient	6	9	2	0	7
20	Nancy	5	9	1	2	6