quarta-feira, 19 de agosto de 2015

Le foot français en pente douce

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C'est bien connu, les mois de juillet et d'août sont propices aux sagas estivales. Cet été, le feuilleton oppose la LFP et la FFF sur la question du format des Championnats professionnels. Les jeux de pouvoir y sont plus exacerbés que dans Game of Thrones et les rapports entre les personnages plus tendus que dans True Detective. Dans l'ultime épisode, le Conseil d'État a décidé de ne rien décider. En attendant la saison 2 dans quelques mois, essayons d'y voir plus clair... ou pas.

Un équilibre délicat

Jusqu'où faut-il remonter le cours des événements pour comprendre ce qui travaille le football français? À la démission de Jean-Michel Aulas de l'UCPF le 9 juillet dernier? À l'annonce de la réduction du nombre de relégations en mai? Ou bien à l'année dernière lorsque la non promotion de Luzenac séparait le camp des tenants du mérite sportif du camp des tenants de la capacité économique des clubs? Peut-être faut-il remonter à l'ère post-Knysna où la gouvernance de la FFF taxée d'amateurisme s'est vue réformée au bénéfice des pros. En nourrirait-elle du ressentiment? Ou faut-il aller jusqu'en 1999 quand, à l'initiative de Jean-Claude Darmon, se forme le club Europe, conglomérat de 6 équipes françaises défendant une vision élitiste du foot? Faut-il aussi évoquer les innombrables rapports politiques? 
Souvenez vous du rapport Glavany pour un football durable qui avait pour ambition de« favoriser le rayonnement du football français, imaginer une rénovation durable de ses modèles d’organisation et de fonctionnement grâce à la réussite de l’Euro 2016. »Replongez vous dans la lecture du rapport Besson de 2008 intitulé « Accroître la compétitivité des clubs de football professionnel ». On pouvait y lire que "la philosophie des propositions jointes, celles qui dépendent des pouvoirs publics comme celles qui dépendent de l’auto-régulation interne au monde du football, est fondée sur la recherche d’un équilibre délicat entre deux principes : 1. préserver la triple solidarité qui fonde l’organisation du football français : solidarité entre les sports qui dégagent le plus de moyens financiers, tels que le football, et les autres sports, solidarité entre le monde amateur et le secteur professionnel, solidarité entre les clubs eux-mêmes.
2. aider les clubs à assumer complètement leur mutation vers l’« entreprise de spectacle sportif » que la compétition économique et sportive exige. À croire qu'il était vain de maintenir cet équilibre délicat…

Un football schizophrène

Car en fait, tout cela est lié et trouve source commune dans la conception même du sport à la française. Le modèle sportif français articule le sport qui se pratique et celui qui se regarde. En France, il ne s'agit pas de favoriser l'un ou l'autre mais d'être l'un et l'autre. Si le sport français était une pièce avec laquelle on joue à pile ou face, il faudrait parier qu'elle tombe sur sa tranche. Le sport français doit, dans un effort constant, promouvoir ses valeurs (santé, solidarité, éducation, dépassement…) sans nier la dimension commerciale, entrepreneuriale et concurrentielle de son versant professionnel. C'est à ce grand écart que s'exerce le football depuis des années. Voyez donc la rhétorique du candidat Sarkozy qui dans un discours sur le sport en 2007 explique : « D’un côté, la France doit améliorer l’environnement juridique des clubs et lever les obstacles qui les empêchent de rivaliser à égalité avec les autres clubs européens. Les clubs doivent apprendre à diversifier leurs recettes (...) Mais, de l’autre côté, il faut instituer des règles européennes pour que l’excès d’argent dans certains clubs ne ruine pas l’équité et le suspense de la compétition.» Il faut libéraliser mais aussi réguler… 
Voyez aussi comment Marie-George Buffet, alors Ministre de la jeunesse et des sports, expliquait à la fin des années 1990 l'esprit d'une nouvelle loi sur le statuts des clubs professionnels « la proposition de loi permet un développement et une gestion transparente des activités économiques liées au sport ; elle contribue à maintenir le secteur professionnel dans l’organisation fédérale. (...) Elle permet aux clubs professionnels de se doter d’un statut juridique adapté à leur spécificité et à leur diversité. Si elle crée le statut de société anonyme sportive professionnelle, elle refuse de soumettre le sport à la seule logique de l’argent.» Alors oui, les clubs doivent bénéficier d'outils leurs permettant de gérer au mieux leur activité commerciale mais ils restent des structures bicéphales composées d'une société liée à une association. Le foot professionnel souffre donc de schizophrénie. Il doit tout être à la fois : solidaire et élitiste, compétitif mais équilibré, ménager le mérite et la capacité économique, satisfaire ceux qui ne veulent plus descendre et ceux qui voudraient bien monter… Les tensions se sont faites trop fortes, et, comme dans n'importe quelle institution, lorsque le consensus n'est plus tenable, lorsqu'on ne peut ménager la chèvre et le chou, alors on se quitte. C'est ce qu'on fait les clubs de L1.

Que dira le Conseil d'État?

En donnant raison à la FFF ou la LFP, le Conseil d'État dira en fait s'il reconnaît à la Ligue sa capacité et sa légitimité à réguler sportivement et économiquement son activité. Souvenez-vous, au début des années 2000, le basket français cherche à rattraper son déficit de compétitivité sur la scène européenne. Dès 2005, la Ligue Nationale de Basket (LNB) veut réformer la Pro A pour qu'elle soit concurrentielle sportivement et économiquement à l’horizon 2009. Elle pose le principe d'une réforme qui prévoit de passer de 18 à 14 clubs et soumet l’accès au Championnat d’élite non plus seulement au mérite sportif mais également à des critères économiques. Un club devra ainsi disposer d’un budget annuel minimum de 3 millions d’euros et d’une salle d’au moins 4000 places. Auparavant, dans un avis rendu le 20 novembre 2003, le Conseil d’État a considéré que la définition des normes relatives aux enceintes sportives dictées par des impératifs d’ordre commercial excédait le champ des compétences des fédérations et ligues sportives professionnelles. Confirmé par décret en 2006, cet avis limite donc considérablement le pouvoir normatif des ligues professionnelles sur les enceintes sportives. Le pouvoir normatif porte alors sur les règles techniques (la taille du terrain par exemple), mais ne peut investir le champ commercial (capacité d’une salle). Ce qui rassemble le cas de la LFP et celui de la LNB c'est la volonté d'un gain de compétitivité des clubs par réduction de l'incertitude. Si la LNB a vu son projet freiné, elle a depuis instauré le principe d'un accès à l'élite sur critère économique par le système des Wild Cards.

Pour ne pas conclure

Faut-il voir dans ce projet de réforme du Championnat et la création d'un nouveau syndicat le premier pas vers une Ligue fermée ? Absolument pas. Faut-il y voir une volonté de démanteler le pacte qui fonde le sport français? Probablement. Depuis quelques années déjà de nombreux clubs souhaitent se constituer en Société Anonymes plutôt qu'en SASP et remettent en cause la contention qui les unit à une association support. Faut-il y voir une faiblesse du football français ? Évidemment. Il n'y a que deux types de ligues sportives qui tendent vers la réduction des relégations. Celles qui, suffisamment puissantes et en bonne santé financière ont implanté des équipes sur les marchés porteurs et celles qui, un peu plus faible et en décrochage, doivent "sécuriser les investisseurs" comme on l'a beaucoup dit. Alors, ne vous y trompez pas, si la LFP souhaite réduire à deux son nombre de relégations, ce n'est pas tant pour devenir plus forte, c'est surtout qu'elle est déjà faible. En pente douce en somme.
Boris Helleu

Boris Helleu est Maître de Conférences à l’Université de Caen Basse-Normandie où il dirige le master 2 Management. Ses travaux interrogent les évolutions économiques et marketing du sport professionnel en Europe comme aux États-Unis. Il s’intéresse plus particulièrement à la digitalisation du spectacle sportif et à l’usage des médias sociaux par les acteurs du sport. Il commente l’actualité du sport sur Twitter comme sur son blog.


Qu'est-ce que Gourcuff attend pour signer ?

Mais où va signer Yoann Gourcuff ? Et quand ? Pourquoi n'a-t-il toujours pas fait son choix ? Le moyen le plus simple d'avoir toutes ces réponses est, tout simplement, de penser comme lui. Capable d'empathie comme personne, France Football a réussi à ressentir ses émotions, ses envies, ses angoisses. Nous vous livrons les explications d'une si longue réflexion. Suivez-nous.

Rennes : tentant mais gênant

Rennes. Rennes. Rennes. Tous les supporters Rennais testeraient depuis plusieurs semaines l’efficacité des messages subliminaux sur le milieu offensif. Formé au club et parti trop vite (3 saisons professionnelles de 2003 à 2006, seule la dernière pleine et réussie), l’option l’intéresse évidemment. Mais jetez un œil au calendrier et vous comprendrez illico presto pourquoi il n’a toujours pas apposé sa signature !
Ce samedi 15 était marqué par la réception de Montpellier. De quoi fâcher Courbis tout rouge et vivre un moment plus que gênant. Yoyo est trop gentil pour lui faire ça, il a repoussé. Samedi 22 : déplacement à Lyon. Hum hum. Pas top pour retrouver le terrain en toute sérénité. Ce qui nous conduit à la 4ème journée, avec la réception de Toulouse. Là oui, d’accord, ça peut le faire.

Montpellier : il préserve ses ex

Nous l’avons déjà évoqué ci-dessus, Montpellier s’est déplacé à Rennes ce week-end. Etrenner son nouveau maillot dans un stade qui l’a vu naître et là où tout le monde l’attendait comme le Messi(e), ça ne se faisait pas. Chez les Gourcuff, on a des principes. Imaginez un peu : votre ex vous invite à une soirée dans son appartement «refait» à neuf (stade de la route de Lorient rebaptisé Roazhon Park) et vous venez parader avec votre nouvelle copine. Non, on respecte ses ex, même des années après. Et surtout on évite de lui dire qu’il n’y a jamais eu d’ambiance à ses soirées. Elle, et les Rennais, seraient en droit de mal le prendre.
Le week-end prochain, Montpellier accueillera le Paris Saint-Germain. Une fois de plus, le timing laisse à désirer. Jouer contre le PSG, pour le milieu de 29 ans, revient à trahir son mentor, son père spirituel (et non spiritueux) : Laurent Blanc. L’homme à qui il doit tout, qui l’a fait éclater et connaître ses plus belles heures (Bordeaux, 2008-2010). Rien que d’y penser, il en a la nausée. Alors, il repousse sa décision. Encore.

Bordeaux : des adversaires féroces

Geoffroy Guichard, c’est là que les Girondins se trouvaient en déplacement ce week-end. Pour un ex-Lyonnais, l’accueil ressemble rarement à une partie de plaisir. Et quand on voit les clients en face, genre Bayal Sall, y’avait de quoi craindre pour ces genoux et chevilles. Les contacts sont généralement âpres et «la nouvelle Star» (comme l’appelaient certains tauliers des Bleus en 2010) préfère reprendre en douceur.
Du coup, next. Samedi prochain, Sagnol et ses ouailles se rendent à Lille. «Mouais, pourquoi pas», se dit l’ancien du Milan AC (2006-2008). Petit aperçu : pas trop de risques de blessures, pas de supporters haineux, aucun lien affectif.  «Ah non ! Cela sent trop le match chiant, non merci.» C’est que l’ancien meneur de jeu des Bleus a ses ambitions et son ego. Il attend une meilleure scène que le Stade Pierre-Mauroy pour revenir sous les projecteurs.

Et pourquoi pas chez les autres ?

Guingamp, Gourvennec – ancien numéro 10 – l’abreuvera (le noiera ?) de conseils sur comment jouer, se déplacer. Yo ne supportera pas. De vieux souvenirs du père qui te pourrit devant tout le monde pendant le match, avant de rentrer dans de vifs échanges. Nul besoin de revivre ça.
Caen : Féret est déjà dans la place. Tu peux pas test.  Troyes ? Idem avec Nivet. ANice, ils ont déjà misé sur Hatem. Lorient ? Le synthétique et les articulations ne font pas bon ménage. Et jouer seulement à l’extérieur, les supporters vont gueuler. La question ne se pose même pas pour Nantes, plutôt raccrocher les crampons que de jouer pour de faux bretons. Sainté et Monaco, c’est compliqué. Pour des raisons complètement différentes, il est vrai. Angers et le GFC : purement une question de standing.
Il nous reste ToulouseBastiaMarseilleLille, le PSG et Reims. Proposition de France Football : signer à l’OM avec la double casquette entraîneur/joueur. Ce sera du gagnant-gagnant, tout le monde serait content.


Ego, ego, ego, ego allez l'OM, allez l'OM

Les sportifs de haut niveau ont besoin qu’on les aime, en tout cas qu’on montre qu’on les aime. Regardez Ronaldo ou Messi. Vous oubliez de les saluer, vous ne rendez pas la balle, vous êtes plus beau sur la photo et on tombe dans le psychodrame Prenez Thiago Motta qui répète à son club : « Si vous considérez que je suis indispensable, montrez-le-moi. ». Ou Yohan Mollo parti à Samara qui lui promet amour, gloire et beauté quand Christophe Galtier restait indifférent à ses poses d’athlète sur les réseaux sociaux. Les preuves d’amour peuvent prendre différentes formes : un zéro de plus sur le bulletin de paie, une place de titulaire, un compliment d’après-match… Du moment qu’on vous caresse. 
Les champions, on les choie, on est aux petits soins. On peut déplorer les caprices, trouver ça agaçant, puéril, on prend sur soi pour que Ibra ait ce qu’il veut dans son assiette, on choisit avec soin le grand hôtel parisien où Di Maria apparaîtra devant ses supporters… Marseille avait une star, une seule : Marcelo Bielsa. On le savait imprévisible, caractériel, la meilleure preuve est son surnom de « El Loco ». Son retour de vacances quinze jours après les joueurs ? Pas de soucis, on organise un bain de foule dès qu’il réapparaît. Un joueur non prévu réclamé haut et fort ? Il viendra, Marcelo, il viendra. 
Et le jour où il doit signer son contrat, on lui rapporte un café froid, on le place devant un avocat new-yorkais pour qui le football se joue avec un ballon ovale pendant que son meilleur attaché de presse, Vincent Labrune, est à Naples ? Non mais un peu de sérieux. Elle est où la confiance ? Il est où l’amour ? Puisque que c’est comme ça, je m’en vais. Peut-être n’était-ce qu’un prétexte, qu’il aurait sauté sur une autre occasion mais Labrune lui a tendu une perche. 

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