Avant d'entamer sa campagne de qualifications pour la Coupe du Monde 2018 qui se déroulera en Russie, la France se déplaçait à Bari pour affronter l'Italie.
Bari n’a pas toujours été une ville heureuse pour la France. Les plus anciens se rappelleront de la défaite de l’Olympique de Marseille et des larmes de Basile Boli en finale de la Coupe des clubs champions (l’ancienne C1) 1991 contre l’Étoile Rouge de Belgrade (0-0, 5 tirs au but à 3), les plus jeunes penseront à l’avenir à cette rencontre post-Euro 2016 de la bande à Griezmann contre l’Italie. Et on était impatient d’observer les changements. Mais les Italiens ne comptaient pas laisser les Bleus poser leur jeu. La première occasion était à mettre à l’actif des Transalpins, sur un corner venu de la droite, Pellè se débarrassait de Pogba et envoyait une frappe qui manquait le cadre de la cage gardée par Steve Mandanda (2e). S’en sont suivies des périodes de possession stériles des deux équipes qui apparaissaient bien en place.
Puis, Pogba décidait de changer les choses. Dans son camp, le milieu de terrain de Manchester United envoyait un ballon en direction de son coéquipier en club Anthony Martial. Chiellini manquait son intervention et Martial se présentait seul face à Buffon puis, après avoir ouvert son pied, trompait le gardien de la Squadra Azzura (17e, 0-1). Mais avec l’Italie, ce n’est jamais fini ! Ainsi, suite à un ballon mal exploité par Blaise Matuidi, les Transalpins contraient. Eder, sur le côté, se jouait et débordait Ngolo Kanté puis centrait vers Pellè qui, d’un bon mouvement, s’écartait de Raphaël Varane pour égaliser (21e ,1-1). Mais les ouailles de Didier Deschamps ne disent pas non plus leur dernier mot facilement. Suite à un corner de Griezmann, le cuir était renvoyé, Sidibe remettait dans la boîte puis Kurzawa - les deux nouveaux - prolongeait pour Giroud qui, d’une jolie reprise de volée croisée, redonnait l’avantage aux Bleus (28e, 1-2). C’est sur ce score que les 22 acteurs rejoignaient les vestiaires.
Kurzawa clôt le débat
À la reprise, match amical oblige, les entraîneurs faisaient des changements. Ventura offrait sa première sélection à Donnarumma (17 ans) et faisait rentrer Montolivo et Rugani. Deschamps, lui, faisait entrer Gignac et Payet. Le meneur de jeu de West Ham se montrait tout de suite disponible pour aider Kurzawa et relancer proprement. Et, après quelques minutes à s’observer, ce sont les Bleus qui allumaient la première mèche. Suite à un super ballon récupéré par Djibril Sidibe, Gignac tentait sa chance de 25 mètres, mais le cuir passait à côté des buts de Donnarumma (52e).
Quelque temps après, Montolivo forçait Steve Mandanda à sa première vraie parade (59e). Didier Deschamps offrait ensuite sa première sélection à Ousmane Dembélé qui remplaçait un Antoine Griezmann branché sur courant alternatif (63e).Et les Bleus scellaient leur victoire ! Bien lancé par Pogba, Kurzawa faisait mine de centrer et marquait en trompant Donnarumma qui avait anticipé une balle en retrait (81e, 1-3). C’est sur le score de 3-1 et après une seconde période sans rythme que l’arbitre renvoyait définitivement les joueurs aux vestiaires. Une victoire encourageante pour les Bleus de Didier Deschamps à quelques jours d’un déplacement en Biélorussie pour un match de qualification à la Coupe du Monde 2018.
L’homme du match : Layvin Kurzawa (7,5) : il a du mal à rentrer dans son match tant offensivement que défensivement. Son côté est d’ailleurs totalement délaissé lors de l’égalisation de Graziano Pellè (21e).Il prolonge la chandelle de Sidibe pour Giroud sur le deuxième but français, il est à créditer d’une passe décisive (28e). Plus en vue en seconde période - bien aidé défensivement par Payet - le latéral parisien marquait le troisième et dernier but de l’Équipe de France (81e) sur une frappe pleine de vices (il a fait mine de centrer en retrait). Un excellent match ! Remplacé par Lucas Digne (90e +2).
Italie :
Buffon (4) : match assez délicat pour le portier emblématique de cette sélection italienne. Mal positionné et parti du mauvais côté, le capitaine italien devait s’incliner sur la frappe placée de Martial (17e). Quelques minutes plus tard, il était une nouvelle fois battu sur une belle reprise de volée de Giroud (28e). Remplacé à la mi-temps par le jeuneGianluigi Donnarumma (5) qui s’est montré rassurant dans ces interventions pour sa première sélection. Son placement sur la réalisation de Kurzawa laisse tout de même à désirer (81e).
Barzagli (5,5) : prestation convaincante pour le défenseur central italien. Concentré sur son placement et attentif face aux nombreux appels des attaquants français, le Turinois était souvent présent pour soulager son camp par un dégagement ou une bonne intervention. Remplacé au retour des vestiaires par Daniele Rugani (5) qui n’a pas eu énormément de travail à effectuer.
Astori (5) : plutôt propre dans ses interventions, le joueur de la Fiorentina a réalisé une performance correcte, sans véritablement briller. Relativement solide sur ses appuis, il a rarement été dépassé. À noter tout de même que c’est lui qui couvre Olivier Giroud sur le deuxième but des Bleus (28e). Correct.
Chiellini (3,5) : rencontre mitigée pour le patron de la défense de la Squadra Azzura. En retard dans ses interventions, le joueur de la Juventus est impliqué dans les deux premiers buts de l’équipe de France. Il se troue totalement sur le premier en ratant son intervention (17e), et perd son duel avec Giroud sur le deuxième (28e). Match à oublier.
Candreva (6) : certainement l’un des Italiens les plus dangereux dans cette partie, celui qui a récemment signé en faveur de l’Inter Milan a prouvé pourquoi le club milanais avait décidé de miser sur lui. Ses nombreuses accélérations ont cassé les lignes françaises et ont souvent été à l’origine des plus grosses occasions des siens.
Parolo (3,5) : que dire de la prestation du milieu de terrain de la Lazio ? Peu en vue dans cette partie, le joueur de 31 ans a tenu son rang en grattant quelques ballons dans les pieds adverses. Un bon pressing, plusieurs bonnes transmissions et quelques montées, mais rien de flamboyant.
De Rossi (4,5) : comme à son habitude, le milieu de la Roma a multiplié les efforts pour tenter de dominer cette bataille du milieu de terrain. Auteur de quelques bonnes interventions, l’Italien a tout de même souvent été gêné par le bon pressing du bloc tricolore. Remplacé à la pause par Riccardo Montolivo (5,5) qui a apporté toute sa qualité technique et sa clairvoyance. La frappe lointaine du milieu de l’AC Milan obligeait Mandanda à se déployer (59e).
Bonaventura (4,5) : souvent présent dans les duels, le Milanais s’est montré actif dans la récupération et a délivré quelques bonnes passes vers l’avant sans toutefois y parvenir à chaque tentative. Remplacé par Marco Verrati (66e) qui a tenté de prendre le jeu à son compte. Mais le bon pressing des milieux de terrain tricolore lui a causé beaucoup de problèmes.
De Sciglio (3,5) : moins en vue que Candreva à droite, le Milanais n’a pas livré la plus belle prestation de sa carrière ce soir. En difficulté face aux nombreuses montées de Sidibé, il a souvent été pris de vitesse par le jeune latéral monégasque. Remplacé parFlorenzi (58e) qui n’a quasiment rien montré.
Pellè (6) : si sa première tentative sur corner frôlait le cadre (2e), le buteur italien trouvait le chemin des filets quelques minutes plus tard. Après un très bon travail d’Eder, l’attaquant de Shandong Luneng contrôlait dans la surface et armait une frappe croisée qui trompait un Mandanda pris à contre-pied (21e). Moins en vue dans le deuxième acte. Sa tête puissante ne trouvait pas le cadre (70e). Bon match.
Eder (5,5) : très remuant, l’attaquant italien a livré une belle copie ce soir. Ses nombreux appels ont fait mal à l’arrière-garde française et c’est lui qui est à l’origine du but de Pellè avec un excellent débordement sur le côté droit (21e). Remplacé par Belotti(74e) qui n’a pas eu d’occasion à se mettre sous la dent.
France :
Mandanda (6) : titulaire en l’absence sur blessure de Lloris, Mandanda est d’abord bien intervenu sur un corner (15e), il ne peut pas grand-chose sur le but de Graziano Pellè (21). Et c’est à peu près tout pour sa première période lors de laquelle il a vu le ballon passé d’un côté à l’autre de sa surface. Il se couche bien sur une frappe de Montolivo (59e).
Sidibé (4,5) : pour sa première, il a écopé d’un carton jaune rapidement. Il glisse sur le ballon et son geste se termine sur le tibia de De Rossi (3e). C’est lui qui remet le ballon dans la surface pour le but de Giroud (28e).En première période il a raté un nombre incalculable de passes faciles, il ne semblait pas en confiance.
Varane (6) : plutôt propre à la relance en début de match, il est peut-être un peu loin de Graziano Pellè sur l’égalisation italienne (21e).Il s’est un peu rattrapé ensuite en coupant quelques trajectoires et en remportant des duels dans la surface. Plutôt serein en deuxième période, montrant pourquoi Deschamps compte autant sur lui.
Koscielny (6,5) : c’est lui le vrai patron de la défense. Il se sacrifie quand il faut se sacrifier, il va au duel, les gagne. Il motive aussi ses partenaires. C’est le Koscielny que l’on a pu apercevoir lors de l’Euro 2016, solide et serein. Il n’a quasiment jamais été pris à défaut et a beaucoup couvert Varane et Kurzawa. Remplacé par Samuel Umtiti (83e).
Kurzawa (7,5) : voir ci-dessus
Kanté (5) : toujours aussi actif au milieu, le nouveau joueur de Chelsea s’est littéralement fait manger par Eder sur l’égalisation de Graziano Pellè (21e). Il a quand même semblé un peu en difficulté dans cette rencontre, assez fréquemment dépassé. Un peu mieux en deuxième période, mais il a subi, lui aussi, la loi des Italiens en deuxième période.
Pogba (6,5) : il se fait dépasser au marquage par Grazziano Pellè sur la première occasion italienne (2e). Mais il s’est bien rattrapé en offrant un magnifique but à Anthony Martial (17e). Il s’est remis peu à peu en sens de la marche et il est capable de telles fulgurances ! Comme en début de deuxième période où il dépose trois Italiens et obtient finalement un coup franc. Il offre une passe décisive à Kurzawa sur un excellent décalage (81e).
Matuidi (5) : on ne l’a pas beaucoup vu pour être honnête. L’égalisation italienne part d’un ballon qu’il utilise mal. Sinon c’est du Matuidi dans le texte, il court beaucoup, propose des solutions et se projette vers l’avant. Remplacé par Moussa Sissoko (63e), dont la journée d’hier fut riche en rebondissements, qui fait ce qu’il sait faire le mieux : faire parler le physique.
Griezmann (5) : l’homme fort des Bleus lors de l’Euro est apparu un peu émoussé et pas encore dans le rythme. Néanmoins, il a essayé de combiner avec ses partenaires tout au long de la première période. Il excelle dans ce rôle d’électron libre, ce qui lui permet de se glisser entre les lignes et ça, il sait le faire ! Peu en vue en début de deuxième mi-temps et remplacé par Ousmane Dembélé (63e) qui n’a pas eu réellement le temps de se montrer à son avantage, mais, à sa décharge, les Bleus n’avaient pas la possession de balle.
Martial (5,5) : le début de match a été bien compliqué pour lui, il a eu beaucoup de mal à se mettre en avant. Mais il ouvre le score à la suite d’un sublime appel et surtout d’une merveilleuse passe de Paul Pogba (17e). Remplacé, à la pause par Dimitri Payet (6) qui s’est montré disponible pour relancer proprement et soulager un peu défensivement Layvin Kurzawa. L’ancien Marseillais est apparu comme le meneur de jeu de son équipe, mais on ne l’a plus vu lorsque l’intensité a baissé d’un cran.
Giroud (6) : lors des 25 premières minutes, on ne l’a pas du tout vu - à part pour perdre des duels face à Chiellini-, mais il est là quand il faut ! C’est lui qui redonne l’avantage aux Bleus d’une sublime reprise de volée (28e). Remplacé à la pause par André-Pierre Gignac (5) qui s’est tout de suite montré important pour jouer dos au but. Il s’est ensuite bien battu, mais a fait beaucoup trop de fautes.
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