Neuf mois après, l'Espagne est toujours hantée: la "Roja" a été durablement marquée par sa descente aux enfers au Mondial-2014 mais elle a l'occasion d'exorciser ses démons mardi en match amical (20h45, 18h45 GMT) face aux Pays-Bas, qui l'avaient tant tourmentée au Brésil (5-1).
. Le cauchemar de Casillas
Des 23 mondialistes humiliés par les Néerlandais l'été dernier, plus de la moitié sont toujours dans le groupe qui se déplace cette semaine à Amsterdam, dont le gardien et capitaine Iker Casillas (34 ans, 160 sélections).
Son Espagne est tombée de haut ce jour-là. Championne du monde en titre (2010), double championne d'Europe (2008, 2012), la "Roja" arrivait au Brésil en favorite avant que la furia "Oranje" n'emporte ses certitudes et ses espoirs de doublé. Un moment "très dur", comme l'a reconnu Casillas.
"Après quatre ou cinq années à jouer brillamment, nous ne méritions pas de tomber comme ça", a-t-il analysé en janvier au micro de la radio Cadena Cope. "Nous n'avons pas su réagir et nous révolter. Nous n'avons pas montré le visage que nous aurions voulu montrer, moi le premier."
L'image d'un Casillas rampant piteusement devant l'intenable Arjen Robben a symbolisé la chute de l'Espagne, sacrée championne du monde quatre ans plus tôt face au même adversaire. "Le Brésil est peut-être ma plus grande +gamelle+", a résumé le gardien du Real Madrid.
Depuis, "San Iker" n'a pas connu que des moments simples, avec plusieurs bourdes en club et avec l'Espagne, même si son niveau global et son expérience lui valent d'être toujours convoqué en sélection, où il joue en alternance avec le jeune David de Gea (Manchester United).
Casillas a annoncé qu'il prendrait "probablement" sa retraite internationale après l'Euro-2016. Avec, auparavant, l'envie d'effacer le mauvais rêve brésilien.
. Chasser les fantômes
Pour la "Roja", il y a des motifs d'espoir: depuis le fiasco du Mondial, certains cadres espagnols semblent avoir retrouvé leur niveau perdu, comme le défenseur Gerard Piqué, redevenu tranchant avec le FC Barcelone.
Mais cela ne garantit pas que l'Espagne redevienne conquérante: il faudra auparavant retrouver la confiance et le beau jeu qui faisaient de cette sélection une machine à gagner.
"Au-delà du football, notre intention est de retrouver la joie", a résumé ce mois-ci le sélectionneur Vicente del Bosque.
Les débuts de la campagne de qualification pour l'Euro-2016 n'ont pas forcément été brillants, avec notamment une défaite en Slovaquie (2-1), et une petite vicoite contre l'Ukraine vendredi dernier à Séville (1-0).
"Pour le moment, le pessimisme ne doit pas nous envahir", a prévenu Del Bosque, reconduit dans ses fonctions après le Mondial avec la charge de redonner de l'allant à cette équipe.
. Retrouver la lumière
Montrer un visage séduisant mardi aux Pays-Bas, neuf mois après la débâcle brésilienne et face à une équipe néerlandaise en crise, aiderait sans doute à refermer les plaies encore ouvertes.
L'identité espagnole, ce "toque" fait de jeu court et de redoublement de passes, ne semble pas voué à changer. Mais de nouvelles têtes, absentes ou sous-utilisées au Brésil, peuvent donner une seconde jeunesse à ce style.
Koke, le milieu tout-terrain de l'Atletico, a été adoubé par l'ex-meneur de jeu de la "Roja" XaviHernandez comme son héritier.
Quant à Isco (22 ans), étincelant avec le Real Madrid ces dernières semaines, sa fantaisie et ses dribbles peuvent en faire à terme le digne successeur d'Andres Iniesta (30 ans). "C'est le prochain joueur majeur que peut avoir ce pays", a prophétisé Casillas.
Et même si l'attaquant de Valence Paco Alcacer, épatant pour ses premières sélections à l'automne (5 matches, 3 buts), est absent (retour de blessure), Alvaro Morata (22 ans, Juventus Turin), auteur du but contre l'Ukraine vendredi, et les surprises Vitolo (25 ans, Séville) et Juanmi (21 ans, Malaga) peuvent apporter l'étincelle en attaque. Et rendre ainsi tout son éclat à la "Roja".
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