L'ambiance n'a-t-elle aucune influence sur les résultats?
Depuis 2010, le Parc des Princes a perdu une bonne partie de son ambiance. Pourtant, le PSG version qatarie ne s'incline quasiment plus dans son stade. Faut-il comprendre que les supporters n'influencent en rien les résultats? Trois anciens Parisiens témoignent.
NON, L'AMBIANCE NE JOUE PAS SUR LES RÉSULTATS
Les résultats du PSG le prouvent
D’un avis général, le niveau sonore du Parc des Princes a diminué depuis la mise en place du plan Leproux. Ce qui n’empêche en rien les joueurs parisiens d’imposer leur supériorité dans leur stade. Le PSG est ainsi invaincu lors de 40 de ses 41 derniers matches à domicile en Ligue 1 (32 victoires, 8 nuls). L’unique défaite parisienne au Parc a eu lieu le 7 mai dernier, face à Rennes (1-2), alors que le titre de champion de France était déjà acquis. De plus, le PSG est invaincu lors de ses 32 derniers matches européens à domicile (22 victoires, 10 nuls).
Seuls «les joueurs font la différence»
«Si les tribunes avaient beaucoup d'influence, Saint-Etienne ne serait jamais descendu»Actuellement à la CAN avec le Congo, Claude Le Roy a été directeur sportif du PSG en 1997-1998. Pour lui, l’ambiance dans les tribunes ne peut avoir qu’une influence minime. «C’est quand même toujours le talent qui est sur le terrain qui fait la différence, il n’y a que les joueurs qui sont importants, avance-t-il. Si les tribunes avaient beaucoup d’influence, Strasbourg ne serait pas où il en est, Saint-Etienne ne serait jamais descendu, Lens non plus. Ça peut donner un petit supplément d’âme, mais ce n’est pas ce qui fait la différence. C’est pour ça qu’un Championnat de foot, ce n’est pas un Championnat des tribunes.»
Les joueurs expérimentés font abstraction de l'environnement
«Quand on est un joueur mature, expérimenté, je ne dis pas qu’on ne regarde pas, ou qu’on n’entend pas ce qui se passe, mais on sait que la prestation principale est sur le carré vert, estime Vincent Guérin. Pour les joueurs actuels du PSG, ce n’est peut-être pas foncièrement évident, mais la plupart ont connu beaucoup d’ambiances, de villes et de stades aux profils différents. Si l’ambiance était si importante, que dirait-on sur ce que vivent les joueurs de Monaco?»
Pas question, donc, pour des éléments du calibre de Zlatan Ibrahimovic ou Thiago Silva de se laisser galvaniser ou perturber par un élément extérieur au rectangle vert. «Savoir faire abstraction de l’environnement, c’est un des critères d’un sportif de haut niveau, assure Frédéric Dehu, passé par le club parisien de 2000 à 2004. Les joueurs actuels du PSG sont dans l’obligation d’obtenir des résultats, qu’ils soient au Parc des Princes ou en terrain adverse, peu importe.»
Pas question, donc, pour des éléments du calibre de Zlatan Ibrahimovic ou Thiago Silva de se laisser galvaniser ou perturber par un élément extérieur au rectangle vert. «Savoir faire abstraction de l’environnement, c’est un des critères d’un sportif de haut niveau, assure Frédéric Dehu, passé par le club parisien de 2000 à 2004. Les joueurs actuels du PSG sont dans l’obligation d’obtenir des résultats, qu’ils soient au Parc des Princes ou en terrain adverse, peu importe.»
OUI, L'AMBIANCE JOUE SUR LES RÉSULTATS
Si le public se retourne contre sa propre équipe...
Le public d’un stade peut également avoir un effet négatif sur l’équipe qu’il est censée soutenir. «Si les propres supporters d’un club sont hostiles à leur formation, les joueurs peuvent se poser des questions, être déstabilisés», admet Vincent Guérin. «Quand la période était néfaste, les supporters pouvaient se retourner contre nous, nous siffler, se rappelle Frédéric Dehu. Ça devenait un atout pour nos adversaires. Ça peut toujours avoir lieu dans n’importe quel club aujourd’hui. Des joueurs qui commencent à être timorés, à ne plus prendre de risque de peur de se faire huer, j’en vois tous les week-ends.» Si les sifflets se font toujours entendre au Parc des Princes, ils semblent moins bruyants qu’avant. La baisse d’ambiance dans l’enceinte parisienne a au moins un avantage pour les hommes de Laurent Blanc.
Les plus jeunes et les arbitres peuvent être déstabilisés
Si certains joueurs semblent hermétiques à l’environnement qui entoure une rencontre, d’autres, notamment les plus jeunes, peuvent être sensibles à l’ambiance d’un stade. «Quand on a moins d’expérience, on fait davantage attention au décor extérieur, on a moins de repères. Ça peut nuire à la concentration, par exemple sur l’entame d’un match, avance Vincent Guérin. Suivant les tempéraments, on peut aussi être soumis à une certaine forme d’anxiété, de nervosité dans le vestiaire et dans le couloir, juste avant une rencontre, en entendant l’ambiance. Elle peut aussi avoir une influence sur l’arbitrage.»
Les supporters peuvent transcender une équipe (ou perturber l'adversaire)
Quand les tribunes s’enflamment, difficile pour un joueur de rester insensible. «C’est un atout pour obtenir des résultats, ça peut transcender, ça donne une énergie supplémentaire, dit Frédéric Dehu.On se sent portés par les chants, les encouragements.» L’ancien défenseur souligne également le particularisme du Parc des Princes, «une enceinte à l’acoustique importante. Dans les couloirs, le bruit avait un impact sur les comportements.»
«J'avais les oreilles qui bourdonnaient comme si j'avais passé quatre heures en boîte»«L’ambiance peut être un élément important sur des moments phares, même si son influence sur le résultat est difficilement analysable, confirme Vincent Guérin.En Coupe d’Europe, contre le Real Madrid (4-1 en quart retour de Coupe UEFA en 1993, 1-3 à l’aller) ou le Barça (2-1 en quart retour de Coupe des Coupes en 1995, 1-1 à l’aller), le public avait joué un rôle. Ce sont deux matches où le Parc était comme une cocotte-minute.»
Au cours de ses campagnes européennes avec le PSG, Guérin a aussi observé l’influence d'autres publics: «Une des meilleures ambiances que j’ai connues, c’est à Liverpool (0-2, demi-finale retour de Coupe des Coupes en 1997, 3-0 à l’aller). Après avoir encaissé le 2e but, à dix minutes de la fin, on a vécu dix minutes d’enfer. Je voulais parler à Rai, il ne m’entendait pas, j’avais les oreilles qui bourdonnaient comme si j’avais passé quatre heures en boîte, à côté d’une enceinte. On n’était pas loin d’être tétanisés, on ne sortait plus le ballon. Il faut connaitre ce genre de phénomènes pour se dire qu’un stade peut avoir une ambiance particulière.» Et donc une influence particulière.
Au cours de ses campagnes européennes avec le PSG, Guérin a aussi observé l’influence d'autres publics: «Une des meilleures ambiances que j’ai connues, c’est à Liverpool (0-2, demi-finale retour de Coupe des Coupes en 1997, 3-0 à l’aller). Après avoir encaissé le 2e but, à dix minutes de la fin, on a vécu dix minutes d’enfer. Je voulais parler à Rai, il ne m’entendait pas, j’avais les oreilles qui bourdonnaient comme si j’avais passé quatre heures en boîte, à côté d’une enceinte. On n’était pas loin d’être tétanisés, on ne sortait plus le ballon. Il faut connaitre ce genre de phénomènes pour se dire qu’un stade peut avoir une ambiance particulière.» Et donc une influence particulière.
Les dirigeants du PSG réfléchissent aux moyens de réchauffer l'ambiance du Parc des princes sans reformer les groupes de supporters. Découvrez comment dans notre article Le Parc sonne creux.
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