L’America Mexico a remporté la Ligue des champions pour la deuxième fois consécutive. Après Montréal la saison dernière, Tigres a été sa victime cette année. Une finale 100% mexicaine, donc, la sixième en huit ans. Le Mexique occupe sans conteste le haut de la hiérarchie des clubs dans la Concacaf. Cette année, les États-Unis se sont appropriés le rôle de seul et unique dauphin. Mais quel est le portrait global ? Les fidèles de Coup Franc savent que chaque année, un « Coefficient Concacaf » tout ce qu’il y a de plus officieux est publié en ces colonnes afin de le déterminer.
Ce coefficient est inspiré de ce qui se fait en Europe pour décider du nombre de places par pays dans chacune des coupes d’Europe : des points sont attribués en fonction des différents résultats et des qualifications, puis divisés par le nombre total de participants de chaque nation. En tout, cinq saisons sont prises en compte.
Cette année, avec les quatre clubs mexicains en demi-finale et les quatre américains en quarts, le portrait était on ne peut plus clair. Cela permet aux Mexicains d’accroître leur déjà large avance en tête, après quelques saisons plus difficiles (ou plutôt, disons, un peu moins faciles). Les clubs des États-Unis, eux, ont réussi une bonne campagne, mais on voit que le portrait d’ensemble fut meilleur il y a trois ans, avec deux demi-finalistes et ce malgré l’élimination de Salt Lake en phase de groupes. N’empêche, leur total de points à ce classement fictif augmente d’année en année, ce qui traduit une progression sur le long terme. En dehors de la saison dernière, ils font en outre preuve de régularité, ce qui était loin d’être le cas à la fin de la décennie précédente.
Cela leur permet aussi de ravir la deuxième place au Canada, nation pour laquelle les calculs sont quelque peu faussés par le fait qu’elle n’a qu’un seul représentant capable du meilleur comme du pire. En cas d’excellent parcours, il fait un important plein de points pour le pays (on l’a vu l’an dernier avec Montréal). Mais s’il ne sort pas de son groupe en y étant médiocre, on tombe dans l’excès inverse, ce qui s’est produit cette saison avec Vancouver. C’est là que le calcul sur cinq ans vient apporter un équilibre relatif. Néanmoins, année après année, le Canada reste dans le top 3 et le voir devancé par les États-Unis, comme en ce moment, a davantage constitué l’exception que la règle.
Si chaque année, les représentants du Mexique et les clubs de MLS sont favoris de leur groupe, leurs supporters se demandent souvent quel est le niveau de l’opposition. Voilà une des autres utilités de ce coefficient : voir de quel pays viennent les adversaires costauds, ceux dont il faut se méfier et ceux qui, en théorie, n’ont guère de chances de créer une surprise. Cette année, en dehors des Mexicains et des Américains, tout le monde a été moyen voire médiocre, et la hiérarchie n’a pas vraiment été modifiée malgré l’un ou l’autre changement de position.
Une nation reste toujours collée aux basques du top 3 : le Costa Rica. Herediano et Saprissa se sont d’ailleurs tiré dans le pied cette année, en perdant bêtement sur le terrain du dernier de leur groupe, sans quoi ils auraient tous deux eu une chance d’éliminer un club mexicain (ce qui n’était néanmoins pas gagné d’avance).
Derrière, loin derrière, on retrouve le duo Guatemala - Honduras. Après quelques saisons difficiles, les clubs honduriens ont à nouveau été compétitifs dans leur groupe, et ce pour une deuxième année de suite. Cela reste insuffisant pour recommencer à tutoyer le Costa Rica, comme c’était le cas jusqu’à il y a encore trois ans, mais c’est encourageant. Après avoir, au mieux, créé des surprises ou, au pire, joué les arbitres dans le passé récent, les Guatémaltèques n’ont cette saison guère brillé dans des groupes où ils étaient pourtant a priori susceptibles d’obtenir de meilleurs résultats.
Suivent, assez loin, le Panama et le Salvador, capables d’un exploit de temps à autre (comme la victoire cette saison des Panaméens de San Francisco sur Querétaro) mais très irréguliers et dont les clubs n’arrivent pas à rivaliser dans la durée. Les clubs des Caraïbes font malheureusement pour eux de plus en plus souvent office de figurants, tout comme le seul représentant du Nicaragua. Malgré deux grosses défaites 8-0 en déplacement, Verdes, le premier représentant du Belize depuis 2008/2009, peut être fier de son retour dans la compétition avec, notamment, un partage contre Querétaro.
Le fait que tous les pays aient eu un représentant (par le passé, le Belize et le Nicaragua n’ont, à plusieurs reprises, envoyé personne) fait qu’aucun pays d’Amérique centrale n’était représenté par trois clubs. Une troisième place éventuelle était, auparavant, octroyée en priorité aux nations ayant eu un quart de finaliste la saison précédente. Le tableau ci-dessous montre que le Costa Rica devrait toujours revendiquer cette place, le cas échéant, et que même quand tous les invités sont présents, il mériterait trois qualifiés en permanence.
11/12 | 12/13 | 13/14 | 14/15 | 15/16 | TOTAL | |
Mexique | 18,250 | 14,750 | 15,250 | 11,000 | 16,750 | 76,000 |
États-Unis | 9,750 | 11,750 | 9,250 | 7,750 | 10,250 | 48,750 |
Canada | 17,000 | 5,000 | 5,000 | 17,000 | 4,000 | 48,000 |
Costa Rica | 7,750 | 8,500 | 7,333 | 12,333 | 5,000 | 40,916 |
Guatemala | 3,500 | 7,000 | 5,000 | 5,000 | 4,000 | 24,500 |
Honduras | 2,666 | 4,500 | 3,500 | 7,000 | 5,500 | 23,166 |
Panama | 3,000 | 1,000 | 6,500 | 2,500 | 5,000 | 18,000 |
Salvador | 6,000 | 2,333 | 5,000 | 1,500 | 3,000 | 17,833 |
Caraïbes | 0,500 | 3,000 | 1,333 | 2,333 | 3,000 | 10,166 |
Nicaragua | 0,000 | 1,000 | 2,000 | 3,000 | 1,000 | 7,000 |
Belize | 0,000 | 0,000 | 0,000 | 0,000 | 4,000 | 4,000 |
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