Le Paris-Saint-Germain se sent si bien en France. En finale de la Coupe de la Ligue, face à Lille, samedi soir 23 avril, il a remporté son 10etrophée sur les 11 derniers distribués dans le football français, en attendant la finale de la Coupe de France le 21 mai face à l’Olympique deMarseille.
Une fois n’est pas coutume, la finale a été disputée, indécise jusqu’au dernier quart d’heure, lorsque Angel Di Maria a inscrit le but de la victoire à la 74e minute, malencontreusement servi dans la profondeur par une tête ratée du Lillois Bakary Soumaoro. L’Argentin a vu sortir à sa rencontre le gardien Vincent Enyeama, et visé le but vide des 30 mètres, de l’extérieur du pied gauche.
Lille, qui, à ce moment de la partie, menait le jeu et se procurait les situations les plus dangereuses, a alors dû renoncer à l’exploit. Il reste à la meilleure équipe française du printemps et à son funambule Sofiane Boufal la perspective de se qualifier pour la Ligue Europa via le championnat.
Sixième Coupe de la Ligue
C’est la sixième Coupe de la Ligue dans l’histoire du PSG, qui n’a jamais perdu une finale depuis l’arrivée des Qataris en 2011. Il serait fâcheux que le 21 mai, face au rival marseillais, soit un soir de première. Ce succès n’efface pas, aux yeux des joueurs, des supporteurs et des dirigeants du club parisien, la déconvenue de l’élimination en quart de finale de la Ligue des champions par Manchester City, et Laurent Blanc, l’entraîneur parisien, est conscient que s’il y a une finale à ne pas perdre, ce sera surtout celle de la Coupe de France.
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On avait rarement vu, dans son interminable série de finales gagnées depuis trois ans par le Paris Saint-Germain, sa domination aussi contestée. En l’absence de ses confiscateurs italiens de ballon, Marco Verratti (entré pour le dernier quart d’heure) et Thiago Motta (blessé), le PSG a dans l’ensemble partagé le ballon avec Lille.
La première période était dominée par les Parisiens, dangereux dès la première minute de jeu par l’intermédiaire de Di Maria, mais ni Zlatan Ibrahimovic, auteur d’un bel enchaînement contrôle en extension-lob, ni Lucas Moura, qui trouvait le cadre à trois reprises, ne parvenaient à tromper Enyeama. Il fallait attendre la 40e minute et une reprise de volée de Javier Pastore, à l’entrée de la surface après un corner, pour que le Nigérian soit battu. Masqué par une forêt de jambes et gêné par Layvin Kurzawa, hors-jeu selon lui, Enyeama ne pouvait intervenir.
Di Maria décisif
Au retour des vestiaires, Ibrahimovic était décisif devant son propre but : sur un coup franc bien frappé par Djibril Sidibé, le Suédois se décalait du mur et laissait passer le ballon, qui finissait sa course dans les filets d’un Salvatore Sirigu excédé (49e).
Les Lillois prenaient alors le contrôle du match sans se montrer vraiment dangereux. La partie semblait basculer dans le camp nordiste lorsque, à la 70e minute, Adrien Rabiot écopait d’un deuxième carton jaune pour une faute sur Sofiane Boufal – comme la première – et quittait le terrain plus tôt que prévu.
Mais le but de Di Maria, venu d’un banal dégagement de Sirigu, annihilait les velléités lilloises et offrait le trophée au PSG. Une conquête à laquelle l’Argentin aura largement contribué toute la saison, en étant impliqué sur 57 % des buts parisiens en Coupe de la Ligue. Même si ce n’était pas exactement pour cette compétition qu’il avait été arraché à Manchester United à l’été 2015.
PSG - Lille : les notes du match
Dans la douleur et malgré une fin de match à dix contre onze après l'expulsion de Rabiot, Paris remporte sa 3e Coupe de la Ligue consécutive en venant à bout de Lille 2-1.
Objectif troisième titre consécutif en Coupe de la Ligue pour le PSG. Qualifiée une nouvelle fois pour la finale, l’équipe parisienne affrontait Lille qui lui pouvait inscrire son nom au palmarès pour la première fois. Le LOSC pouvait y croire. Restant sur une série de six victoires de rang en championnat, le club du nord avait des arguments pour inquiéter les joueurs de la capitale. Pour cela, Frédéric Antonetti alignait ses hommes en forme à savoir Boufal et Eder. Amalfitano complétait ce trio d’attaque. Paris voulait lui terminer cette saison sur une meilleure note qu’une piteuse élimination en Ligue des Champions. Laurent Blanc effectuait quelques changements dans son onze habituel. Marquinhos épaulait Thiago Silva en défense centrale alors que Kurzawa était préféré à Maxwell. Au milieu, Pastore, Matuidi et Rabiot palliaient les absences d’un Thiago Motta forfait et de Verratti qui débutait sur le banc. Devant Lucas, Di Maria et Ibrahimovic étaient titulaires.
Immédiatement le PSG prenait l’ascendant dans cette rencontre. Après seulement 22 secondes de jeu, Di Maria héritait d’un centre de Kurzawa, remisé par Ibrahimovic, pour échouer devant Enyeama (1e). Le gardien nigérian captait deux nouvelles frappes de Lucas (3e, 5e). Lille n’existait pas durant ce premier quart d’heure, mais le PSG n’arrivait pas à conclure ses occasions et à déjà tuer ce match. Les Dogues profitaient donc d’une légère accalmie pour sortir de leur camp. Sirigu restait concentré sur ces quelques incursions dans sa surface sans toutefois devoir être décisif. Seule une frappe d’Obbadi venait l’inquiéter (23e). A l’abord du dernier quart d’heure avant la pause, Paris repartait de l’avant, mais faisait une nouvelle fois face à la solide défense adverse. Ibrahimovic forçait son lob devant Enyeama (32e) alors que Basa effectuait un tacle décisif devant Lucas (34e). C’est finalement Pastore qui trouvait l’ouverture. Depuis l’extérieur de la surface, l’Argentin récupérait un ballon mal dégagé pour ajuster sa volée du droit. Le ballon traversait une forêt de jambes et terminait au fond des filets malgré les protestations lilloises qui réclamaient un hors-jeu de position de Kurzawa (1-0, 40e).
Vexés par cette ouverture du score qu’ils estimaient injuste, les Lillois attaquaient très fort cette seconde période et allaient même égaliser pour relancer une rencontre mal engagée. Sidibé profitait d’un coup-franc obtenu par Boufal pour transpercer le mur et marquer un but jusque-là inespéré (1-1, 49e). Cette égalisation avait donné un coup de fouet aux Lillois, et à l’inverse, assommait un peu les Parisiens. Sirigu repoussait une frappe vicieuse de Boufal (63e). Le LOSC tenait le bon bout et pensait faire chavirer le navire francilien après l’expulsion logique de Rabiot pour un second avertissement (70e). Seulement une erreur défensive mettait fin aux espoirs nordistes. Sur une remise mal assurée de Soumaoro au milieu du terrain vers son garien, Enyeama sortait inexplicablement de ses buts, ce dont profitait Di Maria pour marquer dans le but vide (2-1, 74e). Discret jusque-là, l’ancien joueur de Manchester United retrouvait ses jambes et mettait le feu dans la surface adverse (77e). Lille allait tout de même pousser en fin de rencontre mais les tentatives d’Obbadi (83e) et de Basa (87e) resteront vaines et le PSG s’adjuge une 3e Coupe de la Ligue consécutive, la 5e de son histoire.
L’homme du match : Pastore (7) : lui qui profitait des absences de Motta et Verratti pour se faire une place au milieu a répondu présent. En jambes, il n’a cessé d’alimenter ses attaquants en bons ballons. Toujours à la recherche de solutions, l’Argentin a été le véritable détonateur du jeu parisien. Pour couronner le tout, il marque un but important pour lancer la finale. Remplacé par David Luiz (79e) qui a joué au milieu et a eu le temps de perdre trois ballons.
PSG :
Sirigu (6,5) : titulaire pour la 3e consécutive en une semaine, l’Italien a de nouveau répondu aux attentes. Mis à contribution assez tôt dans la rencontre, il a du veiller plusieurs fois devant son but notamment sur ces frappes d’Obbadi (23e), de Boufal (63e) et sur cette tête de Basa (87e). Il n’a jamais hésité à sortir dans les pieds des attaquants adverses. Il ne peut rien faire sur le coup-franc de Sidibé où il est trahi par son mur (49e).
Aurier (5,5) : de nouveau aligné sur le côté droit de la défense, il a affiché un visage plus conquérant que lors de ses dernières sorties. Mieux physiquement, il a donné le ton face à Boufal dans une intervention autoritaire. Averti (19e) ensuite, il a tout de même enchaîné quelques erreurs notamment face à un Sidibé offensif (72e). D’ailleurs, on ne l’a pas beaucoup vu user son couloir.
Marquinhos (6) : préféré à David Luiz au coup d’envoi, le jeune défenseur a bien géré son affaire. Solide face à Eder même s’il lui laissait les ballons aériens, il lui ne lui a pas offert d’espace (11e, 54e). Il a coupé quelques transmissions qui auraient pu être dangereuses. Il a même su aider un Aurier parfois en difficultés. Ses relances ont plutôt donné satisfaction.
Thiago Silva (6) : le capitaine a été d’une valeur sûre ce soir, dans le jeu tout du moins. Il a généralement pris le dessus sur Eder. Toujours bien placé, il a enchaîné les interventions précieuses (25e, 26e) et affiché un visage très serein. Un reproche mais il est de taille. Il fait partie du mur parisien qui s’effrite sur le coup-franc de Sidibé (49e).
Kurzawa (6,5) : le titulaire du soir au poste de latéral gauche a montré ses qualités. Parfois un peu léger dans les tâches défensives, il a laissé Amalfitano prendre le couloir et administré quelques centres même s’il effectue un joli sauvetage devant l’ancien Marseillais (63e). Plus à l’aise offensivement, il est à l’origine de plusieurs situations dangereuses dont ce premier centre qui aurait dû être décisif pour Di Maria (1e).
Pastore (7) : voir ci-dessus.
Rabiot (3,5) : l’international espoir a été très décevant durant cette finale. Trop discret tout au long de la rencontre, on ne l’a pas vu prendre ses responsabilités. Assez lent dans ses déplacements, il a semblé emprunté physiquement. Il a commis plusieurs fautes sur Boufal (41e, 48e, 70e). Les deux dernières lui vaudront deux avertissements, soit une expulsion et l’égalisation lilloise.
Matuidi (5,5) : en un mot, précieux. Présent aux quatre coins du terrain, il a récupéré de nombreux ballons dans les pieds adverses. A plusieurs reprises, il est allé prêter main forte à sa défense alors que celle-ci souffrait face aux vagues lilloises. Devant aussi, il a apporté son lot de contribution en apportant des décalages et le surnombre.
Di Maria (6) : comme Rabiot, il a été trop discret pour peser sur la rencontre. Pourtant, il amenait souvent le danger sur quelques touches de balle mais c’était bien trop peu pour un joueur de son calibre. S’il rate quelques centres, il manque surtout une énorme occasion devant Enyeama après 22 secondes de jeu. La mauvaise sortie du gardien lillois lui tombe du ciel puisque qu’après une rencontre très pénible, il offre le but de la victoire au PSG, de quoi faire remonter significativement sa note. Remplacé par Cavani (89e).
Ibrahimovic (4,5) : difficile d’évaluer la prestation du géant suédois. Disponible pour ses coéquipiers, il s’est plié au collectif. Fautif sur le coup-franc de Sidibé car il laisse un espace dans le mur, il a effectué un travail intéressant devant en mettant ses coéquipiers dans les bonnes conditions comme sur cette remise pour Di Maria (1e). Néanmoins devant le but, il n’a pas connu la même réussite que d’habitude. Il manque l’ouverture du score face à Enyeama en forçant son lob (32e) et voir le gardien s’interposer sur une nouvelle frappe (83e).
Lucas (5) : son début de rencontre aurait pu lancer sa soirée. Auteur de deux frappes cadrées (3e, 5e), il a fait des dégâts dans l’arrière garde lilloise en prenant souvent de vitesse ses vis-à-vis et en dézonant souvent. Basa l’empêche d’ouvrir le score (34e). Il a connu un peu de déchets dans ses coups de pied arrêtés mais il a surtout disparu en seconde période n’offrant plus du tout les mêmes possibilités. Logiquement remplacé par Verratti (75e) dont l’entrée a fait beaucoup de bien à l’entrejeu parisien.
Lille :
Enyeama (4) : tout de suite sollicité, le gardien lillois a sauvé son équipe sur la première offensive parisienne, dès la 22e seconde. Ce n’est pas moins de 3 arrêts que le portier nigérien aura eu à faire en moins de 6 minutes de jeu. Gêné par un Layvin Kurzawa en position de hors-jeu passif, il ne peut pas se détendre pour sortir la frappe de Javier Pastore (40e). Sa décision de sortir sur Di Maria, alors que ses défenseurs étaient en position de revenir sur l’Argentin, reste encore un mystère. Il ouvre le but à l’attaquant parisien qui ne se privera pas pour marquer (74e). Terrible pour lui, il avait été impeccable jusque-là.
Corchia (5) : bien dans son match, il sort très bien le centre de Serge Aurier de la tête à la 24e, malgré la pression de deux Parisiens en embuscade derrière lui. Une phase qu’il aura répétée tout au long du match tant le jeu parisien a penché sur la droite. Il a tout donné en seconde période pour essayer de ramener son équipe à hauteur du PSG, multipliant les montées et les centres, sans succès.
Soumaoro (3,5) : solide dans les duels, toujours bien placé pour gêner les offensives parisiennes, il commettra cependant une grossière erreur d’appréciation sur sa tête à la 74e. Cette faute servira de passe décisive pour Angel Di Maria qui ira finir très facilement. Peu aidé sur le coup par la sortie casquette de son gardien, il ne peut que regarder le PSG prendre le large dans cette finale.
Basa (5,5) : auteur d’un énorme sauvetage dans la surface sur l’occasion de Lucas à la 32e, son tacle in extremis sauve son équipe pour un temps seulement. Les Parisiens ouvriront la marque moins de 10 minutes plus tard. Revenu de blessure il y a peu, il n’a jamais hésité et s’est jeté à corps perdu dans cette rencontre.
Sidibé (6,5) : très intéressant dans les offensives lilloises, il a percuté balle au pied et délivré quelques bons centres qui n’ont pas trouvé preneur. Mais cet élan vers l’avant a trop souvent exposé son camp, laissant la possibilité à Serge Aurier de prendre son côté pour centrer. Son coup franc (49e) trompe Sirigu grâce à un mur parisien qui se délite complètement.
Mavuba (4) : le capitaine du LOSC a ratissé au milieu de terrain et tenter de combiner avec ses offensifs. Il a pourtant manqué de poids dans la prestation de son équipe. Sa seule vraie action « dangereuse » fut une frappe hors de la surface, déviée par Thiago Silva. Il sera remplacé par Rony Lopes à un quart d’heure du terme (76e).
Amadou (5,5) : en premier rideau devant la défense, la jeune sentinelle de 23 ans a gratté quelques ballons. Défenseur central de formation, il a bien tenu son poste et a su anticiper les mouvements du milieu parisien. Dur sur l’homme, il aura tout balayé sur son passage, notamment Adrien Rabiot à la 69e, ce qui lui vaudra un carton jaune.
Obbadi (5) : très actif dans le cœur du jeu, il a su orienter les phases offensives nordistes. Toujours dans le bon tempo, Mounir Obbadi a su trouver les espaces pour ses ailiers et ses latéraux. Sa frappe à la 83e aurait pu remettre son équipe dans le match mais échappe au cadre à quelques centimètres à peine du poteau de Salvatore Sirigu.
Amalfitano (4,5) : l’attaquant droit des dogues aura tenté sa chance à plusieurs reprises sans succès. Très bien pris par Layvin Kurzawa sur son côté, il aura eu beaucoup de mal à créer du danger dans la surface parisienne.
Eder (3,5) : l’attaquant portugais s’est littéralement fait manger par le duo Thiago Silva-Marquinhos. Malgré son physique imposant (1,88m pour 81kg), il n’a jamais su prendre le dessus dans les airs. Transparent, il n’a pas tiré une seule fois au but.
Bouffal (5,5) : à trop vouloir bien faire, la pépite lilloise à souvent péché dans le dernier geste. Bien maîtrisé par Aurier sur son côté, il a peu apporté en première période.Iil s’est bien ressaisi en seconde, ou ses dribbles ont notamment causé le coup-franc, tiré par Sidibé pour le but, et l’expulsion d’Adrien Rabiot.
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