quarta-feira, 29 de junho de 2016

Deschamps, Sagna, Rami, Debuchy... : dure la vie des homonymes des membres de l'équipe de France ?

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Didier Deschamps, Bacary Sagna ou Adil Rami : ils ne sont pas footeux, mais banquier, prof ou ouvrier. Ils racontent leur drôle de vie d'anonymes homonymes des membres de l'équipe de France.
Ils s’appellent Bacary Sagna, Didier Deschamps, Adil Rami ou encore Mathieu Debuchy. Ah oui, les joueurs de l’équipe de France de foot ? Euh, non. Rien à voir. Eux sont professeur de sciences, banquier ou ouvrier. Des citoyens ordinaires avec juste un patronyme pas tout à fait ordinaire emprunté à des footeux ultra médiatiques. Fastoche à vivre ? «Tout dépend du public avec qui je me trouve, s’il est sportif ou non, raconte ainsi Olivier Girou (sans le «d») mais c’est sûr qu’on m’en parle souvent. C’est pareil quand je paye par carte bancaire ou par chèque. Les personnes derrière la caisse me regardent parfois bizarrement. J’ai aussi droit à des blagues sur les performances de mon homonyme.» Même s’ils ont l’habitude d’être alpagués à la lecture ou à l’écoute de leur identité, notre coup de fil d’approche a souvent reçu le même accueil : «Oui, on s’appelle pareil, mais la comparaison s’arrête là. Je ne suis pas sur que mon compte en banque soit aussi rempli que le sien», s’est ainsi esclaffé Adil Rami, après avoir essayé de nous faire croire qu’Adil Rami, «le vrai», était son cousin.

Bacary Sagna, le prof de sciences qui se fait draguer par mail

Il y a quelques semaines, les tabloïds britanniques ont fait état d’une histoire quasi-similaire. Alan Ashcroft, électricien au chômage, a fait la Une du Sunday Sport (rien que ça !) pour sa ressemblance avec Claudio Ranieri. L’entraîneur italien est en vogue depuis son titre de champion d’Angleterre avec Leicester. Aussi cet Ecossais de cinquante-six ans l’a bien compris. «Au moment où j’ai vu le mauvais résultat de Tottenham à Chelsea (qui a offert le titre à Leicester), j’ai sauté dans ma voiture avec des bouteilles d’alcool et des préservatifs. Je savais que cela pouvait être la chance de ma vie, expliquait-il récemment, fier de son coup. Je crois que j’ai couché avec vingt-six filles en un peu plus d’une semaine. À chaque fois que je sors de l’hôtel, je suis accosté par des femmes. Je n’ai jamais connu ça de ma vie. Je veux que les gens sachent que je ne mens jamais aux femmes. Je n’ai jamais dit que j’étais Ranieri, c’est juste qu’elles le pensent et que je ne les contredis pas.» Chez nos homonymes, moins retors, aucune anecdote aussi rocambolesque. «Je n’en ai jamais profité, ce n’est pas un passe-droit, ça ne m’a ouvert aucune porte», certifie par exemple Olivier Girou.




Claudio Ranieri lookalike bonks 26 women after Leicester's title triumph! Only in @thesundaysport tomorrow.
S’ils avouent tous ne jamais avoir tiré profit de cette homonymie, ces anonymes ont une ribambelle d’histoires à raconter. Bacary Sagna est de ceux-là. «Je suis prof de sciences dans un collège. Donc, en début d’année, j’ai droit à des scènes marrantes. Lorsque je me présente, certains élèves se demandent si je suis le vrai ou pas», témoigne ce lointain cousin du défenseur de Manchester City (pour de vrai ce coup-là), qu’il n’a toutefois jamais vu. Il prend également le temps de répondre aux nombreux mails qu’il reçoit : «C’est surtout des jeunes filles. Quand je leur explique que je ne suis pas joueur de foot, elles ne me croient pas. Je suis donc obligé de me justifier en leur expliquant qui je suis, parfois avec des photos.»

Quand on essaie d'arnaquer M. Debuchy

Tous concèdent également avoir reçu au moins une fois un coup de téléphone d’une personne pensant s’adresser au célèbre homonyme. C’est le cas de Mathieu Debuchy. Il raconte, sourire aux lèvres : «Une fois, un mec m’a appelé en me disant qu’il travaillait avec (Eric) Cantona et (David) Ginola. Il voulait me proposer des montages financiers, c’était du grand n’importe quoi. En fait, c’était juste pour m’arnaquer. Absolument délirant. Quand je lui ai dit qu’il devait me confondre avec le joueur de foot, il ne savait plus trop quoi me répondre (rires).» Ce juriste dans le domaine de l’immobilier a également eu droit aux classiques : «Des petits rigolos m’appellent pour me proposer des clubs. Des fans aussi. Mais je le prends à la rigolade, c’est loin d’être du harcèlement.»

«Les clubs ne voulaient pas prendre deux Didier Deschamps»

Si les joueurs ont de nombreux homonymes, il en va de même pour le sélectionneur. Partout en France, des Didier Deschamps vivent paisiblement, plus ou moins dans l’anonymat. Forcément, leur histoire commune avec DD est bien plus lointaine, au temps où l’actuel patron des Bleus était encore un (jeune) joueur. «A l’époque, il n’y avait pas internet ni les réseaux sociaux, donc je suivais son parcours via France Football, se souvient ce Didier Deschamps, domicilié dans la région de Saint-Étienne.C’est sûr que je l’ai plus suivi qu’un autre joueur car on a en plus un an d’écart. Souvent, en rigolant, je dis que si je n’ai pas fait de carrière, c’est un peu de sa faute. Les clubs ne voulaient pas en prendre deux ! Quand il était à Nantes, moi j’ai fait un essai à Saint-Étienne… Je le connaissais déjà car il commençait à apparaître». Même nom, âge quasiment identique et le football pour point commun : il n’en faut pas plus pour que la confusion guette. «Dans ma région, dans le milieu du foot, je suis un petit peu connu. J’ai joué jusqu’en DH. Je me souviens que quand Deschamps a débuté en équipe de France, une connaissance de ma mère s’était mise à regarder les matches à la télé, notamment ceux de l’équipe de France, car il y a avait Didier Deschamps. Pendant dix ans, elle a cru que c’était moi. Et un jour, elle a rencontré ma mère et lui a dit : "Je regarde votre fils à la télé". Ma mère a été obligée de lui dire la vérité.»

Séance photos et tournage de pub

Grâce à son patronyme, Deschamps a tout de même eu le privilège de tourner dans une publicité. En novembre dernier, il a été contacté par l’EM Strasbourg, une école de commerce, pour jouer dans une campagne de communication avec pour slogan «On ne choisit pas son nom mais on choisit qui on devient». Sur le tournage, il a retrouvé Claire Chazal, Christine Lagarde et Sophie Marceau, toutes aussi anonymes que lui. «Je suis passé dans Le Point, L’Equipe, Le Monde. C’est des choses que je n’ai pas l’habitude de faire. Mais c’est enrichissant, j’ai même fait une séance photo», s’amuse-t-il. Il y a quelques mois, comme il entraînait un club de foot («J’ai dû arrêter l’hiver dernier faute de temps»), il a été contacté par le journal local Le Progrès pour dévoiler ses 23 qu’il sélectionnerait en équipe de France. Quand Didier Deschamps se met dans la peau de Didier Deschamps… «Je ne me souviens plus trop qui j’avais mis, mais ce dont je me souviens, c’est que je m’étais fait chambrer !», se marre-t-il encore.
Pour un autre Didier Deschamps, le début «des ennuis» date de 1998. En pleine Coupe du monde à domicile, la France s’emballe au fil du parcours des Bleus dont DD est le capitaine. Dès lors, les nuits de cet anonyme pas comme les autres ne sont plus les mêmes. «Des jeunes venaient chanter à ma fenêtre à n’importe quelle heure, se rappelle-t-il. J’ai aussi eu droit à des coups de téléphone de gamins qui me chantaient la chanson "Didier Deschamps de la montagne".» Depuis, s’il concède que le phénomène s’est calmé, cet homme a toujours le droit à des appels téléphoniques, surtout depuis que Deschamps a repris en main l’équipe de France, en 2012. L’un d’entre eux l’a plus marqué que les autres : «Une fois, une personne d’un certain âge m’a appelé pour se plaindre de «mes» choix de sélectionneur. Il devait sans doute croire que c’était moi. Il était tellement déterminé, le pauvre, que j’ai joué le jeu. Ça a duré au moins une demi-heure.» Le temps, sans doute, de se rendre compte que la vie de «l’autre» n’avait pas que des avantages…
Antoine Raguin-francefootball.fr

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