Lahm, Nasri, Eto'o, Ribéry, Totti, cinq joueurs qui ont décrété leur retraite internationale
Nombreux sont les joueurs à avoir décrété leur retraite internationale alors qu'on ne leur avait rien demandé. Gros plan sur cinq d'entre eux.
Philipp Lahm
Le choix du roi. C’est assis sur le trône du football mondial que Philipp Lahm, capitaine d’une équipe d’Allemagne tout juste sacrée championne du monde, a tiré un trait sur la Nationalmannschaft. À 30 ans, seulement. «Pour moi, c'est le bon moment. Pendant la saison, le fait que cette Coupe du monde allait être la dernière a mûri.» Et il n’a pas changé d’avis. Une fois son choix officialisé, le joueur emblématique du Bayern Munich ne s’est jamais retourné. À notre grand regret.
Samir Nasri
C’est au Guardian, en plein cœur de l’été 2014 et quelques semaines à peine après avoir été écarté du voyage au Brésil, que Samir Nasri a confié son choix de faire une croix sur les Bleus. «Je ne veux plus y aller. Je ne suis pas heureux. (…) À chaque fois que j’y suis allé, il y a eu plus de problèmes. J’ai dû faire face à des accusations et ma famille en a souffert et je ne veux pas les faire souffrir. Donc c’est mieux d’arrêter et de me concentrer sur ma carrière en club.» Depuis, on ne l’a plus revu. Mais on en entend toujours parler.
Un jour après s’être engagé avec Everton, en août 2014, Samuel Eto’o Fils annonce qu’il ne portera plus le maillot de l’équipe nationale du Cameroun, dont il est le meilleur buteur (56 buts). Et cette fois-ci, à 33 ans, c’est promis, c’est la bonne. Après une Coupe du monde au Brésil désastreuse, le médaillé d’or aux JO de Sydney (2000) a pris la décision de ne plus honorer les convocations des Lions Indomptables. Et aujourd’hui, il continue de planter en Turquie.
Franck Ribéry
Comme son ami Samir Nasri, Franck Ribéry a fait ça en catimini. Dans une interview accordée à Kicker, le Français, qui venait de rater le Mondial brésilien en raison d’une blessure au dos, explique vouloir «consacrer davantage de temps à [sa] famille». «Il y a eu des hauts et des bas. Mais maintenant le moment est venu pour un nouveau chapitre dans ma vie. Il faut savoir s'arrêter.» 81 sélections, 16 buts inscrits, mais toujours la même impression désagréable de gâchis.
Francesco Totti
Francesco Totti est toujours dans le coup. Pourtant, et alors que la Nazionale n’est pas vraiment du genre à pousser ses «vieux» à le retraite, le célèbre numéro 10 giallorossoa pris les devants. Et acté à même pas 30 ans sa retraite internationale, un an à peine après avoir remporté la Coupe du monde 2006. Un choix qu’il a pu regretter, notamment avant le Mondial 2010 qu’il espérait disputer, mais qu’il a toujours assumé.
Kingsley Coman a tout d'un grand
Kingsley Coman (19 ans) déboule en équipe de France «avec l'intention de tout casser». Il serait malvenu de prendre cette déclaration pour de la prétention. Car le jeune attaquant formé au PSG et désormais au Bayern Munich a les moyens de ses ambitions.
Son ambition semble maîtrisée mais sûre d’elle. Son aplomb est naturel. Il est celui d’un jeune homme de 19 ans à la trajectoire vécue en accéléré. Il est aussi celui d’un mec qui avance à fond la caisse, les yeux rivés sur la destination qu’il s’est fixée. Du PSG, où il a été formé mais avec qui il a refusé de signer pro (4 matches, 0 but, 0 passe décisive), à l’équipe de France A, qu’il vient d’intégrer, en passant par le Bayern Munich (11 matches, 2 buts, 6 passes décisives) qu’il a rejoint l’été dernier après une saison à la Juventus (22 matches, 1 but, 2 passes décisives), rien ne semble en mesure d’arrêter Kingsley Coman. «J'arrive avec l'intention de tout casser. Je sais ce que je veux. Je sais où je veux aller, a assuré le King après s’être pointé devant les médias à Clairefontaine. Et je n'ai pas plus de pression qu'en club. J'ai une carte à jouer car il n'y a pas beaucoup de joueurs avec mon profil.»
«Kingsley peut jouer un moment à gauche, puis partir dans l'axe, puis s'en aller à droite. Il peut jouer partout parce que ses capacités footballistiques, et notamment sa lecture du jeu, lui permettent d'être performant sur tout le front de l'attaque. Il peut apporter la bonne réponse à toutes les questions offensives.»
Justement, on comptait y venir. «Dans le football d’aujourd’hui, la notion de poste telle qu’on la connaissait il y a encore quelques années est en train de disparaître, estime Patrick Gonfalone, le sélectionneur de l’équipe de France U20. Il faut dépasser ce cadre-là avec des joueurs polyvalents, capables de dézoner, de semer le doute chez l’adversaire. Et le profil d’un joueur comme Kingsley, c’est exactement ça. Il s’inscrit dans cette nouvelle tendance. Il peut jouer un moment à gauche, puis partir dans l’axe, puis s’en aller à droite. Il peut jouer partout parce que ses capacités footballistiques, et notamment sa lecture du jeu, lui permettent d’être performant sur tout le front de l’attaque, précise le technicien qui a eu Coman en U16, U 17 et U19. Il peut apporter la bonne réponse à toutes les questions offensives.»
«On a besoin d'un attaquant comme ça»
Un point de vue et une analyse partagés par François Gil, le représentant du joueur. «Il est spontané, plein de fraîcheur, il a envie, il a faim, il aime le foot et gagner. Il peut être une solution et un formidable joker, dans un premier temps. Il va très vite dans toutes les attaques rapides. On a un besoin d’un attaquant comme ça, on n’en a pas. Parce que c’est bien beau de faire des passes latérales, de bloquer les couloirs, tout ça, mais il faut des mecs capables de faire des différences, de faire LA différence. Il faut qu’il lâche les chevaux. Il a un tel potentiel.» Déjà prêt à être exploité.
Sa capacité d'accélération et de changement de rythme le rend redoutable»
«Kingsley, malgré son jeune âge, est un joueur très complet, juge Gonfalone. Son talent est indéniable et il englobe plusieurs aspects. Il a un bagage et un registre général vraiment intéressants. Bien sûr, on peut mettre en valeur l’aspect technique de son potentiel, avec une capacité bien au-dessus de la moyenne à maîtriser le ballon. Mais sur le plan tactique, il est intelligent et capable de jouer très juste car il lit bien le jeu. Si on ajoute à ça ses qualités physiques, c’est-à-dire sa capacité d’accélération, de changement de rythme, qui le rend redoutable. À tout instant, il peut déstabiliser la défense adverse, créer de l’incertitude et faire parler toutes ses compétences de joueur offensif. Et il ne faut pas oublier l’aspect mental. Il est habitué aux joutes du haut niveau. C’est un garçon qui sait garder un équilibre psychologique et qui a une approche du football qui est déjà bien mûre pour un garçon de 19 ans. C’est quand même rarissime aujourd’hui.»
«Au Bayern, on lui a dit qu'on comptait sur lui pour aujourd'hui et pour demain. Ce n'est pas rien.»
«Il connaît les codes et les coutumes du très haut niveau, appuie Gil. Quand on a sa place dans le vestiaire du PSG, de la Juve puis du Bayern… Là-bas, on lui a dit qu’on comptait sur lui pour aujourd’hui et pour demain. Ce n’est pas rien.» Et surtout, ce n’est pas surprenant. «Dans toutes les catégories, il était au-dessus, rappelle Gonfalone. Ça me rappelle certains joueurs, comme Thierry Henry par exemple ou d’autres de sa génération, qui étaient d’un niveau supérieur et qui ont toujours gardé ce temps d’avance. Kingsley a le potentiel pour suivre la même courbe, la même trajectoire.» Celle des (plus) grands.
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