segunda-feira, 2 de novembro de 2015

Real-PSG, Blanc et Benitez aux rayons X : stats, personnalités, styles et coaching


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Mardi soir, le Real recevra le PSG pour une affiche de rêve. Qui sont vraiment les deux hommes sur le banc ? Focus sur Blanc et Benitez, deux coaches aux ambitions débordantes.

ANALYSE


Mardi soir, le stade Santiago Bernabeu, habitué aux affiches de légende, va accueillir dans son antre l’un des outsiders les plus ambitieux de la Ligue des champions, une compétition que personne ne connait mieux que le Real Madrid. Les Merengue, eux, comptent déjà dix coupes aux grandes oreilles sur leurs étagères, tandis que les Parisiens courent encore après une première finale.
Mais de chaque côté, les appétits seront aiguisés et l’envie de gagner sur l’autre dominera, même si une victoire ne serait synonyme que d’une "simple" première place du groupe A. Et sur chaque banc de touche, deux coaches aux ambitions féroces, qui veulent prouver au reste de la planète foot qu'ils ne sont pas là par hasard.
Deux hommes "illégitimes"
Quand Laurent Blanc arrive au Paris Saint-Germain, observateurs et amateurs fustigent le recrutement d’un entraîneur par défaut qui passe après pléthore d’autres grands noms ayant décliné le projet parisien. Blanc est disponible depuis son limogeage de son poste de sélectionneur de l'équipe de France et l’idée de prendre la tête de l’une des équipes les plus ambitieuses d’Europe ne fait clairement pas tache sur son CV, même si cela signifie qu'il doit endosser le rôle du second choix.
Car si Blanc a dans ses bagages une belle carrière en tant que joueur (champion du monde héroïque en 98 et défenseur des meilleurs clubs d’Europe, du Barça à United en passant par l’Inter), son sobre parcours en tant qu’entraîneur interroge. Entre ses trois saisons à Bordeaux, et ses deux années déroutantes à la tête de l’Équipe de France, Blanc n’a pas vraiment gagné une légitimité à toute épreuve sur la scène internationale.
Voilà comment il s’est retrouvé propulsé sur le banc de touche d’un club étant entré dans la cour des géants européens à coups de stars internationales, de dollars et de beau jeu. Un club où il doit diriger des Ibrahimovic, Silva, Motta et Verratti, où il a recruté des Cavani, Luiz et autre Di Maria, sans n’avoir jamais piloté de "grandes équipes" avant. Voilà aussi ce qui a frustré une presse hexagonale et des joueurs habitués au coaching de l’un des plus grands. Car Blanc n’est arrivé que parce que le très respecté Carlo Ancelotti, maitre à penser du football européen, a claqué la porte pour rêver plus grand du côté du Real Madrid.
À Madrid, justement, c’est encore le départ de Carlo Ancelotti qui a de nouveau laissé la place vide pour l’arrivée d’un "remplaçant". Limogé par l’autoritaire Florentino Perez, qui voulait oublier celui qui lui avait offert la Décima, le coach italien a cette fois été troqué contre un habitué des grandes compétitions : Rafael Benitez. Car la Ligue des champions, Benitez l’a gagnée avec Liverpool au grand désarroi... d'Ancelotti (2005). Il a entraîné bien des équipes et il a même disputé la prestigieuse C1 avec six d'entre elles (Valence, Liverpool, Inter, Chelsea, Naples et le Real), co-total le plus élevé avec… Ancelotti. Entre les deux managers, le destin les a souvent rapprochés et opposés.
Sur le papier, Benitez ne fait donc pas tache. Pourtant, la capitale espagnole a été frileuse pour l’accueillir. Comme si les passages de Benitez dans les nombreux clubs - mais pas forcément assez glorieux - n’avaient pas conféré à l’Espagnol les épaules assez solides pour porter le sacré-saint Real. Comme si sa modeste carrière de petit joueur ne valait rien.
Dans le vestiaire madrilène et pour la presse ibérique aussi, l’attachement semblait une nouvelle fois réel envers un Ancelotti qui a, là encore, fait franchir un palier tant attendu à son équipe. Et qui s’est donné corps et âme pour ses joueurs. À tel point que les cadres, comme Ramos, Ronaldo et Benzema ont menacé dans la foulée de quitter l’effectif et se sont ouvertement laissés convoiter par des rivaux européens. Comme au PSG, les supporters madrilènes ont angoissé de voir les meilleurs joueurs plier bagage avec Ancelotti. Et comme au PSG, l’arrivée de Benitez, aussi désiré que possible par Perez, n’a pas fait le bonheur du plus grand nombre parce que lui aussi, était vu comme un choix par défaut pour une équipe qui méritait mieux.
Mais alors, que valent Blanc et Benitez ?
Même s’ils n’affichent pas les standards de Guardiola, la popularité de Ferguson et le bagou de Mourinho, Blanc et Benitez sont loin d’être ridicules en termes de statistiques.
En tant que coach, le Français comptabilise 12 titres à son actif, même s’il n’a rien remporté sur la scène européenne, et deux récompenses individuelles. L’Espagnol en a également remportés 12, mais a pu goûter la saveur d'une prestigieuse Ligue des champions raflée avec les Reds, sans oublier trois trophées personnels.
Blanc n’a connu que la Ligue 1, mais a déjà découvert la Premier League, la Serie A et en Liga en tant que joueur. Et si Benitez a déjà entraîné dans les trois gros championnats européens et les connait parfaitement, ses statistiques sont moins valorisantes que celles du Parisien. Car sur l’ensemble de sa carrière, Blanc a remporté 59 % de ses matches en Ligue des champions, contre 54,4% pour Benitez. En championnat aussi, Blanc compte 62,2% de victoires, tandis que Benitez n’a "que" 50,3% de victoires. En sachant que ces deux statistiques sont tirées vers le bas par les anciens clubs des deux coaches, puisque Blanc frise actuellement les 70% de victoires en Ligue 1 avec le PSG, tandis que Benitez exhibe 67% en Liga avec le Real.
En terme de jeu, les deux hommes se distinguent à nouveau l’un de l’autre. Blanc recherche la possession du ballon, ne profite que très peu des possibilités que lui offre son effectif et reste cantonné au 4-3-3 hérité d’Ancelotti. Benitez, plus pragmatique, ne laisse que très peu de place à l’improvisation et est adepte d’un jeu plus défensif même s’il aime ajuster son jeu aux joueurs dont il dispose. L’un est-il meilleur que l’autre ? Difficile à dire, quand on observe le triste 0-0 du match aller au Parc des princes, où les principes défensifs de l’un ont clairement été contrariés par les volontés offensives de l’autre, et vice-versa.
Blanc et Benitez : passifs ou actifs ?
Lolo d’un côté, Rafa de l’autre. Deux coaches que l’on prénomme plus que l’on surnomme. Peut-être parce qu’ils ont leur histoire, mais pas le charisme des grands. Pas encore, en tout cas.
Pour Laurent Blanc, c’est certainement le trait de personnalité qui lui fait le plus défaut aux yeux du microcosme parisien. Passif, laxiste… Les termes ne manquent pas pour qualifier un entraîneur qui semble s’écraser devant ses cadres et ne prendre finalement que très peu l’ascendant sur son effectif. Alors que Thiago Silva lui a déjà ordonné des consignes en plein match, Zlatan Ibrahimovic bénéficie d’une place de titulaire indiscutée même dans ses plus mauvaises périodes, Blanc cédant souvent à la pression des millions qu’incarne un joueur.
Preuve que le coach n’a pas plus d’autorité sur le groupe parisien qu’il n’en avait en Equipe de France, quelques joueurs s’étaient même permis d’arriver plus d’une semaine en retard à la préparation hivernale en décembre 2014… Ce qui avait conduit Blanc à réaffirmer qu’il allait devenir plus sévère. Sans que cela ne se concrétise réellement, puisque l’on entend encore régulièrement filtrer les remontrances de vestiaires à la mi-temps par des joueurs, et non par l’entraîneur lui même. Critiqué pour son manque d’autorité naturelle qu’ont les plus grands entraîneur, Blanc est avant tout un coach qui préfère l’apaisement à la confrontation, parfois nécessaire quand il faut recadrer un groupe.
Rafael Benitez, lui, ne semble pas avoir peur de se mouiller quand il s’agit de secouer son vestiaire. Plus sympathique médiatiquement que Blanc, le coach espagnol semble pourtant moins soutenu par ses joueurs, qui se heurtent régulièrement à ses choix. Ronaldo, Bale, Benzema, Ramos… Nombreux sont les joueurs duReal Madrid qui font déjà les frais de ses déclarations et de ses coups de pression au quotidien.
Benitez veut se donner une image d’homme fort qu’il semble avoir du mal à tenir. Entre ses larmes pour son arrivée dans la capitale espagnole, et sa prise de confiance dans la foulée, entre son air austère un jour et enthousiasmant le suivant, Benitez souffle le chaud et le froid, à tel point que personne n’arrive à cerner sa personnalité.
Un match dans le match
Si Blanc et Benitez ont un point commun, c’est en tout cas peut-être celui de ne pas être vraiment attachants. Un point qui pourrait vite faire défaut, au moment où José Mourinho commence à se chercher un nouveau point de chute, et où l’un des deux pourrait en faire rapidement les frais.
Mardi, pour ce choc entre le Real Madrid et le PSG, les deux hommes tenteront donc de s’offrir une nouvelle légitimité, tout comme les faveurs d’un public qui ne demande qu'à être séduit. Ils auront la volonté de montrer qu’ils peuvent se dominer l’un l’autre sportivement mais qu’ils peuvent aussi et surtout tenir les rênes des deux équipes les plus ambitieuses d’Europe.

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