Yacine Brahimi (Algérie/Porto) : «Le départ de Christian Gourcuff ? Une déception»
L'esthète de la sélection algérienne, Yacine Brahimi s'est confié à France Football. Le milieu offensif du FC Porto fait le point sur sa saison avant la finale de la Coupe du Portugal contre le Sporting Braga.
«Comment qualifiez-vous cette saison du FC Porto ?
On est très déçu de ne pas avoir été champion cette année. C''était notre but, et on ne l'a pas atteint. On a eu pas mal de difficultés, il y a eu un changement d'entraîneur en cours de saison. C'est rarement de bons indices pour finir premier dans un Championnat aussi relevé avec le Sporting ou Benfica. C'est une saison un peu en dents de scie avec de supers matches et d'autres beaucoup moins réussis.
Il vous reste cependant la finale de la Coupe…
La Coupe, c'est l'objectif absolu. Depuis un mois et demi, tout le monde ne nous parle que de ça. Le club n'a rien remporté depuis 2013. Là, on affronte Braga à Lisbonne et il va falloir tout donner.
En Ligue des Champions, vous étiez extrêmement bien partis pour vous qualifier en huitièmes de finale. Que s'est-il passé ?
C'est à l'image de notre saison. On avait neuf points au compteur après le quatrième match. On avait juste à faire un nul contre le Dynamo Kiev chez nous mais on est passé au travers. On a mal géré les moments importants de cette saison. Pour un grand club comme Porto, c'est insuffisant.
Et à titre personnel...
Quand l'équipe ne tourne pas à 100%, c'est toujours difficile pour les joueurs d'être à leur meilleur niveau. Dans le foot, on est souvent mis en lumière par le collectif et chacun après apporte sa touche personnelle.
«Comme je peux l'entendre parfois, non, je ne choisis pas mes matches»
«Ce qu'a réalisé Mahrez cette saison avec Leicester, c'est très très fort...»
Contre Chelsea au Dragão en Ligue des Champions (3-1), vous avez été excellent. Ce fut également le cas la saison dernière. Est-ce une compétition qui vous transcende ?
Tous les footballeurs sont stimulés par la Ligue des champions. C'est la compétition par excellence. Après, j'en profite aussi pour m'exprimer là-dessus car j'ai entendu des choses à ce propos. Je ne choisis pas mes matches. Je suis à 200 % peu importe la rencontre.
Vous avez eu réussi une saison 2014-15 fantastique. Vous avez été annoncé dans des grands clubs. Est-ce que vous avez du mal à digérer cet aspect ?
Non, franchement, je me sentais bien à Porto. Quand je suis arrivé au Portugal, à aucun moment, je me suis dit que j’allais partir au bout d'une saison surtout que j’ai signé un contrat jusqu'en 2019. Je me suis bien acclimaté et il y a une Ligue des champions à jouer. Le coach Lopetegui comptait sur moi et il me l'a dit. Il n'y a aucun impact sur mes performances. Quand je suis sur le terrain, je suis concentré... Le reste, ce n'est pas mon problème.
Votre équipier Riyad Mahrez vient d'être élu MVP du Championnat d'Angleterre. Comme Coutinho, Mané ou d'autres, les joueurs très techniques ont le vent en poupe en Premier League. Est-ce qu’un challenge en Premier League vous exciterait ?
Ce qu'a réalisé Mahrez c'est très très fort. La Premier League, je n'y ai jamais joué et rarement affronté des équipes de ce pays. Là, je suis au FC Porto, je ne peux pas me projeter. Après en tant que passionné de football, je trouve que c'est un Championnat excitant, très intense et le plus médiatisé.
Regrettez-vous le départ de Christian Gourcuff ?
Oui, c'est une déception. Oui, on s'entendait bien. On avait créé de belles choses ensemble. Les résultats étaient plus que satisfaisants. Toute l'équipe a tout fait pour le retenir. Jusqu'au dernier moment, on a espéré. Mais les choses se sont passées autrement. On fait confiance au travail de notre fédération pour lui trouver un bon successeur. Un coach c'est important car il peut vous pousser à vous dépasser et à aller le plus haut possible. Il est parti mais le groupe existe et on a une équipe prête et déterminée. Nous, les joueurs, on ne va rien lâcher. On porte avant tout le maillot de l'Algérie.
«Il y a un état d'esprit autour du maillot algérien»
Dans le 4-4-2 de Gourcuff vous avez évolué comme deuxième attaquant et sur les derniers matches, vous avez été repositionné à gauche dans son 4-1-4-1. Qu'est-ce qui vous a semblé le mieux pour vous ?
Après réflexion et après avoir joué beaucoup de matches en Afrique, il est vrai qu'il y a une grosse densité athlétique au milieu de terrain, on est parfois pris dans le trafic. En numéro dix ou neuf et demi, on me marque plus facilement surtout quand on a la possession du ballon. A gauche, je pars de plus loin et c'est plus difficile pour mon adversaire direct qui doit me prendre en individuel. Evidemment, tout est lié à l'envie du coach. Dans les deux cas, je peux être efficace.
Mahrez, Slimani, Feghouli, Soudani, Ghezzal, Boudebouz, Benzia, Benrahma, Hanni... Le potentiel offensif de l'Algérie est impressionnant. Comment faire cohabiter tout ce monde ensemble ?
Aujourd'hui, c'est une grande force. Peu importe les titulaires, il y a un esprit autour de ce maillot. C'est propre à ce pays. On a aussi beaucoup de jeunes joueurs, c'est une sélection d'avenir notamment pour la prochaine CAN.
Qu'est-ce qui vous excite le plus la CAN 2017 ou le Mondial 2018 ?
La Coupe du monde, c'est à un autre niveau, une autre dimension. Maintenant, on se doit de réaliser une belle Coupe d'Afrique pour arriver avec de la confiance lors des matches éliminatoires du Mondial. Il faut vraiment prendre étape par étape. Si on est très bon en CAN, cela nous donnera de la confiance pour la suite. Pourquoi pas se qualifier en Russie 2018 et faire des choses exceptionnelles comme au Brésil.»
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