PSG : un trophée les mains dans les poches

   

Le Paris Saint-Germain a remporté son premier trophée de la saison face à un apathique Olympique lyonnais (2-0). Les hommes de Blanc n'ont pas eu à forcer leur talent. Le match au coup par coup.

Le coup de pression

Serge Aurier peut congratuler ses coéquipiers. Il a réalisé un superbe match. (L'Equipe)

Serge Aurier est un joueur du PSG, et il le prouve. Après une bonne campagne de préparation où il a été présent à la fois dans le jeu et dans l’engagement (n’est-ce pas Diego Costa ?), Aurier était de nouveau titulaire samedi soir. Et quelle performance ! C’est lui qui ouvre le score après un centre fort de David Luiz sur la droite, l’ancien Toulousain n’avait plus qu’à pousser le ballon dans les filets d’un Lopes abandonné par sa défense (1-0, 10e). Rebelote sept minutes plus tard, cette fois, Aurier se fend d’un caviar en profondeur pour Zlatan Ibrahimovic. Le Suédois bute sur Lopes mais Cavani est à l’affût et double la mise (2-0, 17e). Une performance de haut niveau qui pose sérieusement la question de la hiérarchie sur l’aile droite de la défense. Entre un Van der Wiel de plus en plus en danger et un Marquinhos qui souhaite avoir une place de titulaire (mais pas forcément à droite), Laurent Blanc va devoir faire des choix forts. C’est ça aussi, un grand club.

Le coup d'épée dans l'eau

En l’absence de Nabil Fekir, l’habituel meneur de jeu de l’Olympique lyonnais, Hubert Fournier a mis au placard son habituel 4-4-2 en losange pour un 4-3-3 pas franchement convaincant. Sur l’aile droite, Claudio Beauvue a clairement manqué de repères. Même s’il connait le poste - il y évoluait sous les couleurs de Bastia notamment - le Guadeloupéen n’a plus l’habitude de multiplier les courses et de combiner avec son latéral droit. Encore moins de déborder et de distribuer les centres. Habitué à évoluer à côté d’un attaquant lui aussi, Alexandre Lacazette a semblé bien isolé à la pointe de l’attaque. Surtout que Yassine Benzia n’a pas apporté grand-chose offensivement. Au total, Kevin Trapp n’a dû se coucher qu’à une seule reprise. Sur une frappe contrée d’Umtiti du droit à la 89e minute… Avec le retour de Fekir et de Njie, Fournier devrait rapidement repasser dans son schéma favori. Celui qui colle vraiment avec les qualités des joueurs rhodaniens. 

Le coup de maître

Le Paris Saint-Germain s’est baladé. Il n’y a pas d’autres mots. Les hommes de Laurent Blanc en tuant rapidement le suspense de ce match ont par la suite déroulé. Triangles offensifs, sorties de balle propres et efficaces, le PSG a eu la mainmise sur la rencontre du début jusqu’à la fin. Le pire, c’est que Verratti et consorts n’ont pas forcé leur talent. Un trophée les mains dans les poches. 

Le coup de crampon

En retard, à l’image de ses coéquipiers pendant toute la rencontre, Maxime Gonalons flanque une grosse semelle à Zlatan Ibrahimovic à la 64e minute de jeu. Le carton jaune est inéluctable. Problème : il s’agit du second avertissement du capitaine des Gones. Tête baissée, l’international français rejoint les vestiaires rapidement. Il sait qu’il laisse ses coéquipiers pour trente longues minutes, mais surtout, qu’il ne pourra jouer lors de la première journée du Championnat de France, pour la réception de Lorient dimanche prochain. Après-midi difficile à Montréal… 

Le coup pour rien

Il a été le seul Lyonnais à la hauteur. Il a stoppé plusieurs tentatives des Rabiot, Cavani et consorts mais n’a rien pu faire sur les deux buts du PSG. Anthony Lopes a fait son match. Tout bon pour sa confiance personnelle et pour lancer sa saison. Maigre consolation.

Le coup de fil

Il a plusieurs fois alimenté l’avant-match à bouder et militer pour que Nabil Fekir ne soit pas suspendu pour ce Trophée des champions. Combat perdu. Jean-Michel Aulas a, du coup, tenu sa promesse et a regardé le match en France. L’occasion pour les supporters parisiens présents à Montréal de le chercher et de le chambrer pendant la rencontre avec ce chant très simple mais qui a fait sourire : «Mais il est où Jean-Michel Aulas ?»

Le coup de gueule

Le Community Shield anglais se joue-t-il au Canada ? La Supercoupe d’Allemagne se dispute-t-elle en Chine ? La Supercoupe d’Espagne se délocalise-t-elle en Australie ? Non, non et non. À quand un vrai Trophée des champions made in France, dans l'Hexagone ? Le jouer à l’étranger pour faire connaître la Ligue 1 ? Allons, allons, les tournées du PSG sont bien suffisantes et les retombées de cette rencontre sont-elles prouvées ? Pas sûr. Cette compétition devrait être un vrai rendez-vous comme il l’est chez nos voisins. Or en exagérant un peu (voire pas du tout), on a l’impression que tout le monde s’en fiche, qu’il n’entre pas en compte dans la saison. À la Ligue de ramener ce trophée en France, d’organiser tout un événement autour pour le rendre enfin attractif.

Le coup d'oeil (Rolland Courbis, entraîneur de Montpellier)

Il n’y a pas eu de match. Il y a eu un galop d’entraînement du Paris Saint-Germain contre un Lyon dans une période en plein doute avec la confirmation d’une ambiance interne un peu tendue. On voit beaucoup d’engueulades entre joueurs. Après, évidemment, il  y avait déjà pas de match à onze contre onze, avec l’expulsion de Maxime Gonalons, il n’y en avait plus du tout. Lyon ne m’a pas surpris parce que c’est la confirmation de ce que l’on voit, de ce que l’on vit depuis trois ou quatre semaines. Quelque soit le système, il y a des avantages et des inconvénients. Hubert (Fournier) doit peut-être tester plusieurs formules mais ce qui a été surprenant, c’est l’abandon total de ce fameux losange au milieu.

Les cinq infos à retenir de la matinée

Fournier promet «des décisions»

Après la défaite face au PSG samedi (0-2), lors du Trophée des Champions, Hubert Fournier a critiqué l'investissement de certains de ses joueurs. «Au-delà de perdre contre Paris, ce qui est inquiétant, ce sont les états d'âme et les inquiétudes de certains joueurs qui nous pénalisent collectivement et qui les desservent individuellement. Il y a des cas à régler.» Le coach de l'OL a d'ailleurs assuré que des changements pourraient intervenir dans les prochaines semaines : «On prendra des décisions.»

Nasser Al-Khelaïfi, président record

Trois Championnats de France (2013, 2014 et 2015), trois Trophées des champions (2013, 2014, 2015), deux Coupes de la Ligue (2014 et 2015) et une Coupe de France (2015) : depuis l’arrivée de Qatar Sports Investments en juin 2011, le PSG a remporté neufs titres. Un total qui fait de Nasser Al-Khelaïfi le président le plus titré de l’histoire du club parisien, devant Michel Denisot (8 titres).

M'Vila, direction Sunderland

Selon L'Equipe, Yann M'vila est attendu à Sunderland lundi pour passer sa visite médicale préalable à la signature d'un contrat d'un an. Le milieu de terrain international français va donc, sauf revirement de situation, poursuivre sa carrière en Angleterre, alors qu'il avait été libéré de son contrat par le Dynamo Moscou, où il était arrivé en janvier dernier mais n'avait pas été utilisé en compétition officielle.

Aranguiz réclame un transfert

Interrogé par le quotidien brésilien Globo Esporte, Charles Aranguiz a invité le président de l'Internacional Porto Alegre, Vitório Píffero, à le laisser rejoindre l'Europe, et plus particulièrement le Bayer Leverkusen. «Il y a une bonne offre de Leverkusen. Président, s’il vous plaît, laissez-moi partir ! Leicester ? Je ne veux pas aller dans ce club.» Pas un mot, en revanche, sur l'OM, également intéressé par l'international chilien.

Le Paraguay soutient Platini

La Fédération paraguayenne a signifié par courrier à la FIFA qu’elle soutenait la candidature de Michel Platini à la présidence de l’association mondiale. Chaque prétendant doit être soutenu par cinq fédérations nationales qui doivent se déclarer avant le 26 octobre, quatre mois avant l’élection. Platini pouvait déjà compter sur l'Angleterre, l'Italie et la France.

Transferts : la Ligue 1 gagnante ou perdante ?

Bon nombre de joueurs ont décidé cet été de quitter la Ligue 1 pour partir à l'étranger. D'autres ont au contraire choisi de rejoindre notre Championnat. FF s'est amusé à concocter deux équipes type. D'après vous, la Ligue 1 est-elle gagnante ou perdante ?

Ils ont quitté la L1

Certains sont partis sans avoir rapporté le moindre euro à leur club. Il y a notamment les Marseillais André-Pierre Gignac (Tigres), André Ayew (Swansea), Jérémy Morel (Lyon) et Rod Fanni (Al-Arabi), tous arrivés en fin de contrat. Mais l’OM a quand même récupéré un peu plus de 20 millions dans le transfert de Giannelli Imbula à Porto et 15 dans celui de Dimitri Payet à West Ham. D’autres clubs français ont eux aussi tiré profit de la puissance financière des clubs anglais. Lille a notamment vendu Idrissa Gueye à Aston Villa pour environ 10 millions d’euros.

Les Villans ont d’ailleurs effectué la majorité de leur recrutement en L1, puisqu’ils ont aussi débauché le Niçois Jordan Amavi (14 ME), le Lorientais Jordan Ayew (12 ME) et le Nantais Jordan Veretout (10 ME). Le PSG a lui aussi envoyé Yohan Cabaye en Angleterre (Crystal Palace) pour 14 millions, plus bonus. De son côté, Monaco a cédé Geoffrey Kondogbia à l’Inter Milan pour 40 millions et Yannick Ferreira-Carrasco à l’Atlético Madrid pour 20 millions. Au total, notre équipe type, remplaçants compris, a rapporté pas loin de 200 millions d’euros aux clubs français, malgré le fait que plusieurs d’entre eux étaient en fin de contrat.

Remplaçants : Gueye (Aston Villa), Cabaye (Crystal Palace), Erding (Hanovre), Tabanou (Swansea), Veretout (Aston Villa), Digard (Betis Séville), El-Kaoutari (Palerme).

Ils ont rejoint la L1

Monaco, qui a bien vendu cet été, a également été jusque-là le club français le plus dépensier sur le marché des transferts (on ne tient pas compte de l’éventuelle arrivée de Di Maria au PSG, puisque celle-ci n’est pas encore officielle). L’ASM a ainsi déboursé 15 millions d'euros pour acheter Ivan Cavaleiro au Benfica, près de 9 pour Guido Carrillo (Estudiantes) ou encore 2 pour le prêt de Stephan El Shaarawy (AC Milan).

Le PSG n’a pour l’instant officialisé que les arrivées de Kevin Trapp (9 ME) et de Benjamin Stambouli (9 ME). Le plus gros transfert de l’OM concerne le jeune défenseur Karim Rekik, acheté 5 millions à Manchester City. Au total, les clubs français ont déboursé moins de 60 millions pour notre équipe type, remplaçants compris.

Remplaçants : Adryan (Nantes), Briand (Guingamp), Sigthorsson (Nantes), Gajic (Bordeaux), Louis (Caen), Bulot (Reims), Helder Costa (Monaco).